Grenoble : amputé à 20 ans, il accuse les médecins de négligences
À la suite d'un accident de trampoline et de sa prise en charge, le jeune homme avait dû être amputé. Il porte plainte.
Le 7 février dernier, Thomas Veyret est victime d’une chute de trampoline. Aujourd’hui amputé d’une jambe, le jeune homme de 21 ans porte plainte après sa prise en charge par le Samu puis le CHU Grenoble-Alpes.
Une conversation téléphonique surréaliste
Quand il retombe après son saut, Thomas se retrouve avec une jambe « à l’équerre », comme il l’explique au Parisien. Il joint par téléphone le Samu, et le médecin régulateur lui demande de « réduire » lui-même sa luxation du genou. Le quotidien, qui a pu se procurer l’enregistrement de la conversation, retranscrit ce que le professionnel lui dit : « Ton genou, tu peux pas le remettre dans l’axe ? ».
Le jeune homme craint à raison de souffrir, mais consent à suivre les instructions. Le médecin répond : « Va doucement, mais j’attends depuis un moment, là… ». Finalement, il accepte d’envoyer les pompiers sur place. Il est alors pris en charge au CHU de Grenoble.
À l’hôpital, un examen effectué trop tard
Ce qu’il ne savait pas encore après son accident, c’est qu’il souffrait également d’une fracture du plateau tibial. Au CHU, un angioscanner est prescrit, mais il sera finalement réalisé 7 heures plus tard. Le Parisien rapporte que « l’artère dite « poplitée », située derrière le genou, est ‘arrêtée net’, selon le rapport médical ». Une semaine plus tard, l’amputation est décidée.
Maître Bourgin, qui représente le jeune homme, explique : « On sait que, pour ce type de blessure, la première chose à faire est de vérifier l’artère. Le médecin du CHU qui a prescrit le scanner ne s’est pas assuré de sa réalisation immédiate ». Et il revient sur la prise en charge téléphonique avec le médecin régulateur : « Comment imaginer que l’on impose à une victime choquée de faire elle-même, avec une seule main, l’autre tenant le téléphone, ce geste réservé à un professionnel ? Cela a contribué à la perte de sensibilité de sa jambe ».
Quant à la plainte, « Elle devra faire toute la lumière sur ce cumul de fautes caractérisées. Nous allons au pénal pour entendre les explications des personnes impliquées, et ne pas être cantonnés à un débat entre experts et assureurs », ajoute-t-il encore.