Grèce : large victoire du parti anti-austérité Syriza
Dimanche, le parti de gauche Syriza a remporté une large victoire aux législatives grecques et demande l'annulation d'une partie de la dette
Il y a peu de temps encore, Syriza n’était encore qu’un agrégat de petits mouvements. Mais dimanche, le parti anti-austérité d’Alexis Tsipras a remporté une victoire historique aux élections législatives. Pour la première fois en Grèce, mais aussi dans l’histoire de l’Union européenne, une formation d’extrême-gauche prend place à la tête du pouvoir.
Un gouvernement devrait être formé d’ici à mercredi, Alexis Tsipras rencontrant le leader des indépendants lundi matin. Syriza était à deux sièges de remporter la majorité absolue au Parlement.
Objectif de Syriza : renégocier la dette grecque
Dimanche soir, Alexis Tsipras a promis “de constituer un gouvernement de tous les Grecs”, et devrait être soutenu par les indépendants de la droite souverainiste et le centristes de To Potami.
Car désormais, le parti de la gauche radicale se trouve en position de force, et pas seulement dans ses propres frontières. L’objectif de la formation est la renégociation d’une “insoutenable” dette grecque qui atteint 175% du PIB, soit 300 milliards d’euros. En cela, Syriza rappelle l’annulation de la dette allemande au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Si dans le cas grec l’annulation totale n’est pas envisageable, un étalement de celle-ci avec des taux abaissés pourrait intervenir. Même si une sortie de la zone Euro ne semble plus à l’ordre du jour, le refus de l’austérité du peuple grec est un signal que l’Union européenne devra recevoir et comprendre.
Les réactions à la victoire de Syriza
Washington a déclaré espérer travailler “étroitement” avec le futur gouvernement. Mark Stroh, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a ainsi félicité “la Grèce pour le bon déroulement des élections législatives”. Au Royaume-Uni, David Cameron s’est montré plus circonspect, lui qui indiquait peu avant minuit que cette victoire allait “accroître l’incertitude économique à travers l’Europe”.
François Hollande a exprimé dans un communiqué son souhait “de poursuivre la coopération étroite entre nos deux pays au service de la croissance et de la stabilité de la zone euro, dans un esprit de progrès, de solidarité et de responsabilité”.
Mais en France, ce sont les eurosceptiques qui se réjouissent le plus. Jean-Luc Mélenchon a salué “une journée historique, parce que la période que nous avons connue de la toute-puissance arrogante des libéraux, de leur soi-disante recette miracle pour sauver les économies, s’est fracassée en Grèce”.
De son côté, Marine Le Pen voit en cette victoire un “débat sur l’euro”. “Cette victoire, c’est aussi la conséquence du choix antidémocratique de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, qui avaient interdit un référendum en 2011”, a-t-elle ajouté.