“La Grande Vadrouille” en HD : le cachet du film retrouvé pour Danièle Thompson
À l'occasion de son cinquantième anniversaire, "La Grande Vadrouille" ressort demain dans les salles en version remasterisée. Pour sa co-scénariste Danièle Thompson, il s'agit notamment là d'une occasion de retrouver tout le cachet du film.
Le 8 décembre 1966 sortait dans les salles obscures La Grande Vadrouille de Gérard Oury. Une comédie portée par le duo Bourvil – Louis de Funès et qui demeure à ce jour le cinquième plus gros succès du box-office français en y ayant ainsi réalisé plus de 17 millions d’entrées.
C’est donc cette année que ce film fête ses cinquante ans, et à cette occasion, une version restaurée s’apprête à sortir au cinéma, et ce pour la première fois. Nos confrères de Première se sont entretenus avec Danièle Thompson, fille de Gérard Oury et co-scénariste sur La Grande Vadrouille, et celle-ci d’apparaître très satisfaite de ce nouveau résultat.
Thompson : “La Grande Vadrouille”, une sorte de “vieux film”
Mme Thompson estime ainsi que la restauration en haute définition (HD) “rend tout son cachet au film”. Et d’ajouter qu’il est, à son sens, “important de découvrir [‘La Grande Vadrouille’] dans des conditions de projections optimales.” Et si la tendance observée à la télévision est désormais aux séries, le fille de Gérard Oury ne s’en désole pas, même si cette nouvelle ère peut rendre La Grande Vadrouille moins accessible :
“Mais oui, il faut s’y faire La Grande Vadrouille devient en quelque sorte un ‘vieux film’ […]. Peut-être que la télé le rediffusera moins, qu’il y sera moins vu, peut-être même que bientôt on ne le verra plus que dans les salles de reprises, là où se donnent rendez-vous les cinéphiles.”
Bourvil et de Funès : des personnages pas “collabos”
Questionnée sur le fait qu’aucune référence à la collaboration n’apparaisse dans le long-métrage et sur la possibilité d’une écriture bridée par les tabous de la guerre, Danièle Thompson a effectivement évoqué quelques inquiétudes : “Ce qu’on savait déjà c’est que ce n’était évidemment pas un film sur la déportation… Notre souci, vu qu’il y avait eu peu de comédies sur la guerre, c’était de savoir si ça n’allait pas choquer les Français qu’on rigole avec les Allemands et toute cette période noire qui s’était conclue à peine vingt ans auparavant. Ce qui nous amusait c’était de raconter l’histoire de ces deux Français moyens qui ne sont pas des héros, ni des collabos – ce qu’était la grande majorité des gens pendant la guerre. Je crois que ce choix c’est la grande clé de la popularité du film, encore aujourd’hui. On a raconté l’histoire de deux personnes qui ne sont pas prêtes à devenir des héros mais qui finiront par le devenir par la force des choses.”