Du grain de beauté au mélanome, le processus décrypté par des chercheurs niçois
Le rôle prépondérant d'un gène a été analysé par une équipe niçoise de l'Inserm, à la veille d'une nouvelle campagne de prévention et de dépistage de ce cancer de la peau.
Quel est le mécanisme qui conduit au mélanome, cancer de la peau particulièrement redoutable ? A l’heure où des traitements plus efficaces doivent être mis au point et à la veille d’une semaine de prévention et de dépistage, une équipe de cherchers de l’Inserm de Nice a souhaité mieux comprendre ce qui entre en jeu entre le simple grain de beauté et le mélanome.
Une mutation observée en 2011
Ce mécanisme, décrit dans cette étude multiplie par 5 le risque de développer un mélanome. Il y a de cela 6 ans, les mêmes chercheurs observaient la un gène appelé MITF. Celui-ci sert à différencier les cellules pigmentées de la peau et a son rôle à jouer dans la survie cellulaire, mais comme l’explique Corine Bertolotto qui a dirigé la recherche, “nous avions observé que la protéine MITF mutante n’était plus capable d’assurer correctement son rôle”.
Elle ajoute : “La plupart du temps, un ensemble de mécanismes de contrôle permet de stopper leur progression. Mais, si ces barrières sont levées une à une, le nævus (grain de beauté, Ndlr) peut se transformer en mélanome. La mutation MITF constitue l’un de ces événements favorisants : elle aide la cellule à échapper au phénomène de sénescence, permettant habituellement de restreindre la progression tumorale”.
Le rôle du dépistage
A ce jour, la voie ouvrant à de nouvelles thérapies n’a pas été localisée, mais les scientifiques indiquent qu’ils poursuivent les travaux en ce sens. En attendant, ils préconisent à la population, dont 2% esr porteuse de ce gène, de veiller à la surveillance régulière des grains de beuté.
Cette année, du 15 au 19 mai, 300 dermatologues participant à cette semaine de dépistage recevront gracieusement ceux qui en feront la demande dans leurs cabinets.