Grâce présidentielle demandée pour Michel Cardon, détenu depuis plus de 40 ans
Michel Cardon qui a aujourd'hui 67 ans, a été condamné à la perpétuité pour meurtre en 1977.
C’est l’avocat que Michel Cardon qui demande à Emmanuel Macron de lui accorder la grâce présidentielle.
Me Éric Morain, dans une lettre datée du 12 février et révélée par le JDD, écrit : “Je vous demande solennellement (…) d’user de votre droit de grâce au bénéfice de M. Michel Cardon, détenu au centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais) sous le numéro d’écrou 7147 depuis 40 ans, 3 mois et 14 jours”. Il précise l’absence de “dangerosité” du détenu, “éteint par cette trop longue détention”.
Une demande de libération conditionnelle
En 1977, celui qui est aujourd’hui âgé de 67 ans, et un comparse, avaient été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d’un voisin qu’ils avaient cambriolé. Les deux hommes étaient repartis avec un butin de 200 francs et quelques objets sans grande valeur.
Vous vous souvenez de Michel…? Demande de grâce présidentielle déposée et premiers soutiens officiels et associatifs. #onavance pic.twitter.com/79g5X4WxGo
— Eric Morain (@EricMorain) February 25, 2018
Le 15 mars prochain, le tribunal d’application des peines d’Arras examinera une demande de libération conditionnelle, également soumise par l’avocat. D’après Me Morain, l’homme aurait pu faire cette demande de libération conditionnelle il y a 20 ans. Cependant, il a purgé sa peine, isolé et sans contact avec le monde extérieur.
Un détenu “oublié”
À l’AFP, l’avocat a relaté sa première rencontre avec le détenu, qu’il qualifie alors de “Robinson Crusoé” : “Il avait une barbe qui lui mangeait le visage, la bouche tordue après un AVC, des difficultés d’élocution du fait de problèmes cardiaques, il est sourd d’une oreille, a une cécité partielle… mais il a aussi l’un des plus beaux sourires que j’aie vus de ma vie”.
Quant à la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté de Lille qui a apprécié son cas en janvier, elle a elle-même reconnu “qu’aucun projet d’exécution de peine n’a été imaginé à son sujet”, tout en relevant : “On dirait qu’il a été oublié en détention”.