Google : ces requêtes qui en disent long sur nous
Des millions de requêtes effectuées sur le moteur de recherche ont été passées au crible par un ancien salarié de Google.
Seth Stephens-Davidowitz est économiste, mais aussi un ancien salarié de Google. Tout le monde ment : Big Data, New Data et tout ce qu’Internet dit de nous, tel est le titre de l’ouvrage qu’il vient de faire éditer, et dont le Guardian dévoile quelques extraits.
“Tout le monde ment”
Selon le doctorant, les sondages classiques ne servent à rien, partant du constat que “Tout le monde ment. Les gens mentent sur le nombre de verres d’alcool qu’ils boivent à la maison. Ils mentent sur leur assiduité à la salle de sport, sur le prix de leur dernière paire de chaussures et sur ce livre qu’ils n’ont jamais lu en réalité”.
De fait Google, et ce que nous demandons via son moteur en pensant rester anonymes, est pour lui comme un “sérum de vérité numérique”. L’homme a passé 4 années à dépouiller des millions de requêtes effectuées par les citoyens états-uniens, et ses résultats sont édifiants.
Quelques exemples
Ainsi, Le Monde évoque le cas des complexes sexuels avec cet exemple : les hommes tapent plus de recherches concernant leur pénis que n’importe quelle autre partie du corps. “Plus que leurs poumons, foie, oreilles, nez, gorge et cerveau additionnés”, relève l’économiste. Et ce ratio est tout aussi révélateur : quand 1 femme effectue une recherche sur la taille du pénis, 170 hommes en font de même.
Mais le dégré de haine raciale peut aussi être jaugé, le plus souvent à l’aune de l’actualité. Exemple avec les jours qui ont suivi la tuerie de San Bernardino, et la diffusion des noms des suspects, à consonance moyen-orientale. Dès lors, le nombre de requêtes mêlant les termes “musulman” et “tuer” grimpent en flèche.
Puis, Barack Obama a prononcé un discourt qui a fait apparaître d’autres types de recherches, quand il a déclaré : “Les musulmans sont nos amis, nos voisins, nos collègues de travail, nos champions sportifs et, oui, ils sont aussi nos femmes et nos hommes en uniforme qui sont prêts à mourir pour défendre notre pays”. Selon Stephens-Davidowitz, cela faisait “au moins un an” que “athlète” et “soldat” n’avaient pas autant été associés au mot “musulman”.
Toujours d’après l’ancien salarié de Google, “Il existe de très nombreux moyens d’exploiter ces données, notamment pour lutter contre les discriminations et la haine raciale (…) Collecter et enrichir du data sur ces problèmes mondiaux est une première étape dans la recherche de solutions”.