GIFs et émojis au travail : comprendre vos droits et limites
On utilise parfois l'humour ou la contestation pour s'exprimer, ce qui peut prêter à confusion. Comment la législation aborde-t-elle ce genre de situations ?
Tl;dr
- Des salariés licenciés pour l’utilisation d’émojis ou de GIFs au travail.
- La législation ne couvre pas spécifiquement l’usage de ces éléments.
- La liberté d’expression au travail a ses limites.
Le danger des émojis et des GIFs en milieu professionnel
Des émojis et des GIFs peuvent sembler anodins, utilisés pour exprimer des sentiments ou faire des blagues. Cependant, leur utilisation au travail peut parfois être lourde de conséquences. Des exemples récents illustrent ce phénomène, comme le licenciement d’une salariée pour avoir posté une émoticône sur Facebook ou celui d’un autre employé pour avoir utilisé un GIF d’Homer Simpson. Ces incidents soulèvent des questions sur la liberté d’expression au travail et la légalité de ces licenciements.
Des cas récents et leurs conséquences
Loan, un employé d’un centre d’appels, a été licencié en octobre 2024 pour avoir posté un GIF d’Homer Simpson en réponse à un message de la direction annonçant un retard de paiement des salaires. « Je suis dans l’incompréhension la plus totale, je ne pensais pas qu’on pouvait licencier quelqu’un pour ça », a déclaré Loan à actu Oise. Un autre cas est survenu en décembre 2022, lorsqu’une employée a été licenciée pour avoir utilisé l’émoticône « solidaire » en réaction à une publication critiquant son employeur.
Qu’en dit la loi ?
Il n’existe pas de législation spécifique sur l’usage des émojis ou GIFs au travail, explique Me Fatima Belghomari, spécialiste du droit du travail. Cependant, elle précise que le sujet principal reste l’abus de la liberté d’expression, quelle que soit la manière dont le message est transmis. « La liberté d’expression existe aussi dans le cadre de l’entreprise. Mais, il y a des limites. L’employé ne doit pas en abuser. »
Liberté d’expression ou abus ?
Les émojis et les GIFs peuvent donner lieu à des sanctions s’ils dépassent les limites de la liberté d’expression. Dans le cas de Loan, l’avocate se demande si l’utilisation du GIF était excessive et si elle portait réellement atteinte au fonctionnement de l’entreprise. Le contexte joue également un rôle important. Par exemple, un employé ayant une longue ancienneté et n’ayant pas de passif disciplinaire ne sera pas jugé de la même manière qu’un employé avec une moindre ancienneté ayant déjà eu plusieurs réactions disproportionnées.
En conclusion, il est important de faire preuve de prudence lors de l’utilisation d’émojis ou de GIFs dans un contexte professionnel. Comme le souligne Me Belghomari, ces nouvelles affaires sont susceptibles de se multiplier à l’avenir, avec le développement des plateformes de communication en ligne.