Gels hydro-alcooliques : une efficacité mise à mal par des bactéries toujours plus résistantes
Alors que leur usage se veut fréquent dans le milieu médical, les gels hydro-alcooliques ne seraient toutefois plus aussi efficaces qu'avant, et en ce raison d'une résistance toujours plus affirmée des bactéries.
Quand le savon n’est pas à portée et que l’on souhaite se débarrasser de mauvaises bactéries, le recours à des gels hydro-alcooliques apparaît comme un bon réflexe à avoir. L’efficacité de ces solutions se veut cependant moindre que par le passé, affirment des chercheurs australiens.
Ces scientifiques précisent ainsi que les bactéries sont de plus en plus imperméables à ces gels, et l’une d’elles témoigne d’une résistance toute particulière : la bactérie Enterococcus faecium, que l’on contracte généralement lors d’un séjour à l’hôpital et qui conduit à des infections nosocomiales.
La bactérie Enterococcus faecium, particulièrement résistante aux gels hydro-alcooliques
Entre 1997 et 2015 soit pendant près de vingt ans, les auteurs de cette étude ont prélevé des échantillons en milieu hospitalier. Et d’avoir remarqué, au fil du temps, que les bactéries développaient une résistance toujours plus élevée aux solutions hydroalcooliques.
Pourquoi Docteur ? rapporte qu’en comparant les plus récentes aux plus anciennes, les chercheurs ont constaté que les premières bactéries étaient dix fois plus imperméables aux gels que les secondes.
Des solutions plus efficaces que le savon, mais…
Si, en 2002, un rapport du Ministère de la santé indiquait que les gens hydro-alcooliques étaient privilégiés dans les hôpitaux par rapport au savon (l’alcool affiche une action très rapide contre les bactéries), une tribune datée de juin dernier et signée par 200 chercheurs du monde entier alertait sur certains de ces produits.
Le principal problème évoqué résidait dans la présence, dans les composants de ces gels, de triclosan et de triclocarban. Des agents chimiques dont l’efficacité scientifique contre les bactéries reste non seulement à prouver, mais qui sont en plus considérés tels des perturbateurs endocriniens. Les solutions antibactériennes ne sont pas les seules concernées car quelque 2.000 produits contiendraient ces fameux agents, comme des détergents et la peinture. Le savon pourrait alors représenter une plus saine alternative, sauf qu’il figure également dans cette liste.