Gel du barème fiscal : quels contribuables seront pénalisés et de quelle manière ?

Image d'illustration. Contribuable confus entouré de papiersADN
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu suscite de vives inquiétudes. Cette mesure risque d’augmenter la pression fiscale pour de nombreux foyers, notamment ceux dont les revenus progressent à peine, en raison de l’absence d’ajustement à l’inflation.
Tl;dr
- Le gel du barème de l’impôt prévu en 2026.
- 200 000 nouveaux foyers deviendront imposables.
- 2,2 milliards d’euros attendus pour l’État.
Un gel inédit du barème de l’impôt sur le revenu
La prochaine loi de finances 2026 s’apprête à bouleverser une règle tacite de la fiscalité française : l’indexation automatique des tranches de l’impôt sur le revenu sur l’inflation. Cette fois, l’exécutif prévoit un gel pur et simple de ce barème.
En clair, les seuils ne bougeront pas malgré la hausse anticipée des prix, plaçant ainsi de nombreux ménages face à une fiscalité plus lourde. Le gouvernement, lui, y voit un moyen d’augmenter rapidement ses recettes.
Des ménages nouvellement imposables
La mesure risque de peser particulièrement sur les foyers dont les revenus augmenteront légèrement en 2025. Pour ces derniers, le passage à la tranche supérieure sera inévitable. D’après les estimations du gouvernement, environ 200 000 nouveaux foyers fiscaux deviendront imposables en 2026. Cela s’ajoute aux 18 millions de contribuables déjà soumis à l’impôt, sur un total de près de 41 millions de foyers.
Il faut noter que ce gel fait ressurgir l’impôt pour des ménages jusque-là exonérés. Toutefois, tout n’est pas gravé dans le marbre : des ajustements pourraient être apportés lors du débat parlementaire afin d’atténuer l’impact pour certains profils vulnérables.
Impact financier et objectifs budgétaires
Sur le plan strictement budgétaire, cette initiative pourrait rapporter 1,9 milliard d’euros selon Bercy. À cela s’ajoute une stabilisation du barème de la CSG, générant quelque 300 millions supplémentaires. Le total s’élèverait alors à environ 2,2 milliards d’euros au bénéfice des finances publiques.
Dans une perspective plus large, l’État table sur d’autres sources : prolongation de la contribution sur les hauts revenus, nouvelle taxe sur les holdings… Ces mesures s’inscrivent dans un effort global estimé à 30 milliards d’euros.
Quelles conséquences concrètes pour les contribuables ?
Pour les foyers concernés, l’effet immédiat du gel du barème se traduira par une perte – modérée mais tangible – de pouvoir d’achat. Si l’inflation reste contenue autour de 1 %, ceux qui franchissent un seuil fiscal ou redeviennent imposables sentiront néanmoins la différence. Reste à voir si, d’ici au vote final, certains arbitrages viendront nuancer cette politique présentée comme un levier de redressement rapide des comptes publics.