Gard : jugée pour le meurtre de son père à qui elle aurait simplement voulu “faire peur”
En ce début de semaine, une femme de 22 ans comparaît devant les assises du Gard pour le meurtre de son père, qu'elle aurait ainsi abattu en 2016. Un homme étant décrit comme un "tyran violent".
Depuis l’ouverture de son procès, sa parole se veut rare. Lundi et mardi, Carmen, 22 ans, comparaît devant les assises du Gard pour le meurtre de son père abattu en 2016 à Beaucaire. Des expertises avaient établi que sur fond de violences et menaces familiales, la jeune femme était allée chercher un pistolet le jour des faits.
C’est son propre père qui lui aurait intimé l’ordre d’y insérer une balle, avant que Carmen, dans une vraisemblable intention de défendre sa mère et ses frères, de “faire peur” à son père et ainsi “stopper sa colère”, ne tire sur l’homme de 41 ans et le tue presque instantanément d’une balle dans la nuque.
Elle aurait abattu son père avec une balle qu’il lui avait demandé d’insérer dans l’arme
La jeune femme n’aurait alors pas réalisé la mort de son père, en s’étant ainsi étonnée qu’il ne soit pas venu la sermonner. Cité par Le Parisien, l’expert psychiatre s’étant entretenu avec Carmen souligne sa perception possiblement altérée du pistolet : “Son père lui avait répété que cette arme n’était pas dangereuse, contrairement aux fusils, et c’était devenu la réalité pour elle”.
Selon deux psychiatres, la jeune femme n’aurait manifesté “aucune velléité de manipulation”, alors que la famille du défunt accuse Carmen de faire passer son père pour ce qu’il n’était pas.
Traitée comme “la bonniche”
Lundi, l’enquêtrice de personnalité appelée à la barre a pourtant déclaré que Carmen, aînée d’une fratrie de six enfants, n’avait pas été désirée, ni même d’ailleurs reconnue, par son père décrit tel un “tyran violent”. Celle qui était traitée comme “la bonniche” souffre désormais d’un “stress post-traumatique” découlant d’une enfance passée à vivre “sur le qui-vive dans une ambiance insupportable”. On nous parle de coups et de menaces subis quotidiennement par la mère et les frères et sœurs de Carmen.
Depuis détenue à la maison d’arrêt de Nîmes, connue pour sa surpopulation carcérale, la jeune femme avait écrit à sa mère que “la maison en fait c’était pire” que la détention où personne ne l’avait ainsi “frappée” ni “engueulée”.