France TV séduit avec la « slow tv » : brame du cerf et grandes marées à l’honneur

Image d'illustration. Timelapse paisible du cielADN
France Télévisions séduit un public croissant avec ses émissions dédiées à l’observation de phénomènes naturels, tels que le brame du cerf ou les grandes marées. Ces formats contemplatifs rencontrent un succès inattendu, illustrant l’essor de la "slow TV" en France.
Tl;dr
- France Télévisions diffuse les grandes marées en direct.
- La « slow TV » privilégie la contemplation et le temps long.
- Le succès renouvelle l’offre audiovisuelle régionale.
Un pari audacieux face à l’infodivertissement
À contre-courant des habitudes zapping et du flux incessant d’informations, France Télévisions propose un rendez-vous pour le moins atypique. Dès ce lundi 3 novembre, onze caméras, dont un drone et une immergée, sont mobilisées pour retransmettre en continu les grandes marées du Mont-Saint-Michel.
Cette expérience immersive, disponible jusqu’au 9 novembre à 18 heures, invite à observer la transformation du Mont, redevenant île au gré de la valse marine.
La « slow TV » : une fenêtre sur le temps long
Ce format s’inscrit dans la mouvance de la « slow TV », concept venu de Norvège en 2009. À l’époque, la retransmission d’un voyage ferroviaire entre Oslo et Bergen avait captivé un quart des Norvégiens. En France, c’est en 2014 que ce genre s’installe timidement sur nos écrans grâce à « Tokyo Reverse », neuf heures de déambulation silencieuse dans les rues nippones.
Aujourd’hui, la captation du brame du cerf ou des grandes marées prouve l’engouement croissant pour ces expériences contemplatives.
Révolution technique et défis de réalisation
Derrière cette apparente simplicité se cachent de véritables défis technologiques (comme faire en sorte d’éviter les coupures et garantir une image équilibrée malgré les variations météorologiques). L’innovation ne se limite donc pas au contenu : webcams d’observation, équipements rechargeables et angles inédits ouvrent désormais de nouvelles perspectives pour filmer la nature.
Voici quelques enjeux techniques majeurs rencontrés :
- Sensibilité des capteurs, cruciale pour gérer la lumière changeante.
- Alimentation électrique continue, indispensable sur site isolé.
- Diversité des plans, grâce aux drones ou caméras immergées.
Nouvelles attentes du public et perspectives d’avenir
Alors que tout pousse à l’accélération – réseaux sociaux, vidéos courtes – la « slow TV » séduit par sa promesse de répit. Les chiffres parlent : près de 800 000 vues cumulées pour le brame du cerf sur Instagram et plus de 375 000 sur france.tv.
Ce succès alimente déjà les ambitions du réseau régional. Peut-être faut-il y voir le signe d’une télévision qui s’affranchit peu à peu des codes classiques pour renouer avec l’art de contempler.