Fin de vie : le ministre de la Santé réservé quant à une loi sur “l’aide active à mourir”
Alors que la Convention citoyenne a récemment appuyé sa volonté d'une loi sur "l'aide active à mourir", le ministre de la Santé se montre réservé sur un tel recours.
Il y a quelques jours, la Convention citoyenne a remis au gouvernement un rapport dans lequel est émis un avis favorable sur l’euthanasie et le suicide assisté. La balle se trouve donc désormais dans le camp des décideurs, et le ministre de la Santé François Braun d’avoir apporté son commentaire sur la question auprès du Monde (article complet réservé aux abonnés).
Rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie : “on entre dans la phase d’après”, indique Braun
Après avoir reconnu “un travail remarquable” de la part de ces 184 citoyens, le ministre a indiqué que l’“on entre dans la phase d’après”. M. Braun a également souligné l’importance des voix en défaveur de “l’aide active à mourir” : “Ce n’est pas un sujet d’unanimité. La convention citoyenne s’est prononcée à 75% [75,6%] en faveur d’une aide active à mourir, mais à 25% contre. Mon rôle est de prendre en compte ces différents avis, dans une posture d’écoute et de respect de chacun, sans essayer de convaincre les uns ou de dissuader les autres. Je ne ferai pas de politique politicienne sur un sujet comme celui-là.”
Un loi “changerait profondément notre société et notre rapport à la mort”
“Le débat sur l’aide active à mourir est encore ouvert”, a ajouté le ministre de la Santé. “Un texte de loi allant en ce sens changerait profondément notre société et notre rapport à la mort”. “Si la société devait avancer dans le sens d’une aide active à mourir, ce ne pourrait être que dans des cas très précis et qui devraient être rigoureusement encadrés”, a-t-il également fait entendre.
Un projet de texte annoncé au plus tard à la fin de l’été
En mettant en avant l’impossibilité de répondre à toutes les situations de la même façon, François Braun avance dans le même temps une intention d’améliorer les dispositifs déjà en place : “Quelle que soit l’option que nous mettrons sur la table, la priorité devra être donnée au renforcement de l’existant. Par une plus grande appropriation des directives anticipées, par des professionnels de santé mieux formés, par un meilleur recours à la sédation profonde et continue jusqu’au décès : ce sont des outils que nous renforcerons en soutenant les soins palliatifs”.