Ex-otages en Syrie : on en sait un peu plus sur leur détention
Les 4 journalistes ont foulé le sol français dimanche matin. Passées les retrouvailles et l'émotion, ils commencent à raconter.
Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres ont atterri hier à l’aéroport de Villacoublay hier matin. Les journalistes, otages pendant 10 mois en Syrie, ont été accueillis par François Hollande.
Edouard Elias et Didier François, en mission pour Europe1, avaient été interceptés à un poste de contrôle alors qu’ils partaient en direction d’Alep, en juin 2013. Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et Pierre Torres, photographe de 29 ans, avaient quant à eux été enlevés à Raqqa quelques jours plus tard.
Le groupe djihadiste qui retenait les journalistes était L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), composé en grande majorité de combattants étrangers. Les conditions de libération des 4 journalistes sont assez floues. François Hollande a ré-affirmé sur Europe1 que “L’Etat ne paie pas de rançon. C’est un principe très important pour que les preneurs d’otages ne puissent être tentés d’en ravir d’autres”, avant d’évoquer négociations et discussions. Toujours est-il qu’ils ont été transportés par de syriens à la frontière turque, au poste de d’Akçakale.
Didier François, ex-otage en Syrie : des conditions “rudes” et “rock’nroll”
Interrogé par la chaîne Arte, avec laquelle il a régulièrement collaboré, Nicolas Hénin a narré ses conditions de détention : “Ce dont on a le plus souffert pendant toute la première partie de notre détention, c’est du manque de nourriture. Il y a eu également un peu de maltraitance physique, mais cela tous les prisonniers syriens y passent”.
Didier François quant à lui, s’est confié sur les ondes de son employeur, Europe1. Il y a raconté les “simulacres d’exécution, pistolet posé sur la tempe ou le front”. Des rituels qu’il connaissait pour avoir longtemps suivi les affaires d’otage, et qui lui ont permis de garder le moral, car il savait “qu’on n’avait pas atteint la limite”. Pour le journaliste, le plus dur furent les premiers jours : “Ils vous mettent tout de suite dans l’ambiance. La pression est très, très forte. Quatre jours sans manger et sans boire. Au quatrième jour sans boire, on commence vraiment à être mal, menotté à un radiateur et oui, des coups. C’est un peu pour casser les velléités de résistance”. Didier François, resté pudique sur les tensions qui ont pu naître entre otages, a déjà repris le travail.