Évreux : Enquête pour harcèlement ouverte après le suicide d’un militaire homosexuel
Le militaire assumait son homosexualité après de ses collègues, ce qui aurait déplu à un supérieur.
Le mari de Clément en est presque certain, c’est bien le harcèlement subit par son compagnon qui l’a poussé à mettre fin à ses jours. Le 17 novembre dernier, ce militaire de 37 ans qui officiait à la base aérienne d’Évreux se suicidait en se pendant au domicile conjugal.
Pendant longtemps, la victime aurait souffert de violences morales à cause de son homosexualité, notamment par un gradé.
Une lettre expliquant son geste
Ce sont nos confrères du Parisien qui ont recueilli le témoignage du mari de la victime. Ce dernier explique comment, pendant de longues semaines, son conjoint lui rapportait les comportements déplacés qu’il subissait au quotidien.
Les remarques désobligeante et homophobe étaient monnaie courante. Un adjudant en particulier avait promis à Clément de le « descendre », car il « ne l’aimait pas ». Ce même gradé aurait constamment tenté de monter ses hommes contre la victime.
Avant de commettre l’irréparable, Clément a laissé une lettre à son mari dans laquelle il déclarait « Ils veulent me détruire et me salir. Cela fait quatre mois que ça dure. Aujourd’hui, je n’en peux plus. »
Enquête ouverte
Devant ces éléments et notamment cette lettre, le parquet d’Évreux a décidé d’ouvrir une enquête pour harcèlement. Elle a été confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de l’Air. Une perquisition a été réalisée chez le gradé en question.
Les enquêteurs vont avoir du pain sur la planche, car le dossier est plus compliqué qu’il n’y paraît. En effet, quelques semaines avant son suicide, Clément a été visé par une plainte pour attouchements sexuels sur un collègue. Selon son mari, il s’agissait juste d’une simple boutade entre collègues. « Quand les autres le font, ils ne sont pas inquiétés, mais lui a été directement accusé », a précisé le Sylvain D. à nos confrères.
Du côté de la direction de la base aérienne, on se dit surpris par le geste désespéré de Clément D. Le colonel David Desjardins évoque « un excellent militaire, il avait des états de services remarquables il donnait entière satisfaction depuis 18 ans. » et précise qu’il n’avait pas connaissance de la souffrance du militaire.