Europe1 mise en demeure par le CSA pour un sketch de Nicolas Canteloup sur l’affaire Théo
Le CSA a jugé que la chronique de l'humoriste, le 8 février dernier, constituait une "atteinte à la dignité de la personne humaine"
La polémique a vite enflé ce 8 février dernier, après la diffusion de la Revue de presque de Nicolas Canteloup sur Europe1. Ce jour, le jeune Théo se trouvait à l’hôpital après le viol présumé commis une semaine auparavant par des policiers à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Prenant la voix du président de l’époque, François Hollande, l’humoriste avait déclaré à l’antenne : “Pour lui, j’ai rendu possible le mariage gay. Avec cet épisode de la matraque, si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui lui a introduit la matraque, ils pourront s’épouser. C’est légal !”.
Une “atteinte à la dignité de la personne humaine”
Le lendemain, l’humoriste ainsi que son producteur avaient admis un “sketch très nul” pour le premier, et un “très gros dérapage” pour le second. Pour sa part, la Société des rédacteurs d’Europe1 avait exprimé quant à elle son “indignation” et fait part d’un “réel malaise”.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, dans une décision rendue publique lundi, a ainsi estimé que “moquer la victime nommément désignée d’un viol présumé, gravement blessée à cette occasion et toujours hospitalisée au moment de la diffusion de la séquence, traduisait une complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine constitutive d’une atteinte à la dignité de la personne humaine”. Ainsi, Europe1 se voit mise en demeure de remplir ses obligations en matière de respect de la dignité humaine.