Eure : pendant une messe, un ex-prêtre entonne un chant hostile à Macron
Le préfet a "saisi la procureure de la République au titre de l'article 40 qui appréciera des poursuites à engager".
“Emmanuel Macron, grosse tête de con, on vient te chercher chez toi…”. Ce chant a été entonné par l’abbé Francis Michel, en pleine messe et devant quelques dizaines de Gilets jaunes dimanche au Planquay (Eure).
À l’AFP, l’évêque d’Évreux a indiqué : “J’ai été choqué par cette vidéo car c’est dénaturer la mission de l’Église et ce qu’est un lieu de culte”.
Un décret de suspense contre le prêtre en 2016
Lundi, le préfet Thierry Coudert a révélé avoir “saisi la procureure de la République au titre de l’article 40 qui appréciera des poursuites à engager”. Ce texte du code de procédure pénale impose à un fonctionnaire ou à un élu de saisir la justice quand il estime avoir été informé d’une infraction.
Il ajoute que Francis Michel “officiellement suspendu depuis le 2 novembre 2016 et à ce titre n’est plus en droit d’officier au sein de la dite église du Planquay”. Il lui est par exemple interdit de célébrer des sacrements
ou d’entendre les confessions.
Un abbé sulfureux
Mgr Nourrichard, l’évêque, poursuit quant à lui : “Qu’est-ce que je peux faire concrètement? Je dois y aller manu militari pour en découdre avec lui ? Je n’ai pas de force de police ou de gendarmerie !”. Il a rappelé que Francis Michel a déjà eu affaire avec la justice. En 2015, il avait été condamné à 15.000 euros d’amende pour le détournement de plus de 100.000 euros sur les deniers de la quête entre 2006 et 2008.
L’abbé a réagi, expliquant le contexte : “Comme j’aide les gilets jaunes depuis le début de leur mouvement, l’un d’eux a souhaité me remercier. Il a proposé à ses amis de venir assister à une de mes messes”. Et il ajoute : “Le lieu n’était pas approprié, on est loin des cantiques du dimanche. Assez vite, nous sommes tous allés dehors pour chanter. Nous ne sommes pas restés trois heures dans l’église, ce n’était pas une manifestation”.
- Depuis la crise des ‘gilets jaunes’, la cote de popularité d’Emmanuel Macron est au plus bas
- Retraites : Philippe Martinez (CGT) dénonce la réponse d’Emmanuel Macron : “Son courrier est un bras d’honneur aux syndicats et au mouvement social”
- Dauphins échoués de l’Atlantique : Macron reconnaît des images “choquantes”