États-Unis : vers une interdiction des cigarettes électroniques aromatisées
Le gouvernement de Donald Trump entend lutter contre le vapotage au sein des collèges et des lycées. La pratique connait un succès croissant, et la start-up Juul est particulièrement menacée.
Mercredi, le gouvernement américain a annoncé son intention d’interdire la commercialisation des cigarettes électroniques aromatisées dans les prochains mois. Le but est de déjouer la popularité de cette pratique chez les mineurs (en hausse de 78% en 2018 dans les lycées). À ce sujet, Donal Trump a déclaré : « Beaucoup de gens pensent que le vapotage c’est formidable. Cela n’a rien de formidable, cela crée plein de problèmes ».
Parallèlement l’annonce a été faite, cette fois par les autorités sanitaires, de la prochaine interdiction de la vente des liquides aromatisés. Ces derniers sont jugés trop attractifs auprès des jeunes, devenant dépendants à la nicotine et mettant ainsi un frein à des années de lutte contre la cigarette.
Une crise sanitaire en toile de fond
Cet été, une crise inédite est survenue outre-Atlantique. En effet, 450 personnes sont tombées gravement malades après avoir fait usage de e-cigarettes, et six sont mortes des suites de maladies pulmonaires aigües. Si le ou les ingrédients coupables de ces atteintes pulmonaires n’ont pas été clairement identifiés, les suspects principaux figurent parmi les nombreux additifs des liquides.
L’agence sanitaire FDA avait déjà puni, par le biais d’amendes, des commerces vendant aux mineurs, ou encore mis en demeure des fabricants de retirer de la vente certains liquides aromatisés. Avec cette nouvelle mesure, la lutte légale contre les cigarettes électroniques prend donc de la vitesse. Leur vente aux mineurs est interdite dans tout le pays, et San Francisco est la seule grande ville à les avoir complètement prohibées.
La start-up Juul sous pression
Le géant du secteur, Juul, a déjà été menacé de sanctions par la FDA, laquelle lui reprochait ses pratiques marketing à destination de la jeunesse. Si la start-up a dû en 2018 retirer ses « pods » aromatisés, dont l’accès est aujourd’hui réservé à la vente en ligne, cela ne l’a pas empêchée de percevoir un investissement de 13 milliards de dollars la même année, de la part d’Altria qui est l’un des plus grands cigarettiers du monde.
Juul détient 68 % du marché américain des e-cigarettes, et son chiffre d’affaires devrait afficher 3 milliards de dollars cette année, contre 1,2 milliard en 2018.