États-Unis : le régime spécial d’immigration pour les Cubains abrogé par Obama
Le président américain Barack Obama vient de mettre fin au régime spécial d'immigration pour les Cubains qui, jusqu'à encore il y a peu, permettait à ceux arrivés illégalement aux États-Unis de se voir délivrer un permis de séjour et ce de manière quasi-systématique.
À quelques jours du terme de son second mandat de président des États-Unis, Barack Obama soigne un peu plus sa sortie en consolidant le lien retrouvé avec Cuba il y a de cela maintenant un peu plus de deux ans. Le chef d’État a ainsi mis fin jeudi au régime spécial d’immigration pour les Cubains, lequel était en vigueur depuis 1966.
Ce régime, nous rappelle L’Express, permettait aux immigrants cubains arrivés illégalement sur le territoire américain de se voir délivrer, de manière presque systématique, un permis de séjour. Cuba a favorablement accueilli l’abrogation du président Obama, après avoir en effet considéré que cette loi migratoire incitait sa population à venir s’exiler au pays de l’Oncle Sam.
Immigration cubaine aux États-Unis : Obama salué par La Havane
Le communiqué traduit de Barack Obama indique que les États-Unis vont “désormais [traiter] les immigrants cubains de la même façon que les immigrants d’autres pays”. Ce qui signifie que les Cubains cherchant à pénétrer illégalement au pays américain et ne présentant pas les conditions pour accéder à une assistance humanitaire “seront donc expulsés”.
Il s’agira également pour les autorités de La Havane de récupérer les candidats malheureux à cette immigration, une disposition ayant d’ailleurs été validée du côté cubain.
Une loi migratoire “conçue pour une époque différente”
Dans son texte, Barack Obama entend procéder à une décision, à effet immédiait, en accord avec son temps : “Aujourd’hui, les États-Unis franchissent des étapes importantes pour normaliser les relations avec Cuba en mettant fin à la politique connue sous le nom de ‘pieds secs, pieds mouillés’ qui avait été mise en place il y a plus de 20 ans et avait été conçue pour une époque différente”.
Et si cette abrogation semble sortir de nulle part, le ministre de la Sécurité intérieure Jeh Johnson a expliqué les raisons de cette discrétion durant une conférence téléphonique : “Les discussions étaient très délicates. Nous ne voulions pas provoquer un exode de masse depuis Cuba en anticipation d’un changement de politique”.