États-Unis : une médecin mise en examen pour avoir excisé des fillettes
Jeudi dans l'État du Michigan, une médecin a été mise en examen pour avoir pratiqué l'excision sur plusieurs fillettes. Il pourrait s'agir de la première praticienne à être inculpée pour de tels actes aux États-Unis.
Jumana N. est une urgentiste hospitalière de 44 ans officiant à Detroit, dans l’État du Michigan (nord des États-Unis). Elle a été arrêtée et mise en examen jeudi pour “mutilations génitales”, c’est-à-dire qu’elle aurait excisé plusieurs fillettes âgées de 6 à 8 ans.
Par voie de communiqué dans les propos sont rapportés traduits par Europe1, le procureur fédéral indique que cette médecin “est accusée d’avoir réalisé ces horribles actes de brutalité sur des victimes particulièrement vulnérables”. Et que “le ministère de la Justice est déterminé à mettre fin aux mutilations génitales”, une “pratique qui n’a pas sa place dans une société moderne”.
Excisions supposées aux États-Unis : la médecin nie
Il apparaît ainsi que début février, une mère de famille aurait amené, depuis le Minnesota, ses deux filles à Jumana afin que cette dernière les excise. Des mutilations qui auraient eu lieu dans un cabinet médical de Livonia situé dans la banlieue de Detroit, sans que les fillettes concernées n’aient été autorisées à en parler, a priori par leur mère ou la médecin.
Et si le procureur a évoqué de possibles autres excisions commises par Jumana principalement entre 2005 et 2007, l’urgentiste a démenti ces allégations.
Plus de 500.000 personnes seraient concernées
Outre le chef d’accusation de mutilations génitales, Jumana N. est également accusée de “transport de mineurs” et “faux témoignage”. Une audience est attendue pour lundi afin d’éventuellement permettre à la médecin de pouvoir être libérée sous conditions. Pour l’heure, elle encourt la prison à perpétuité.
Selon Shelby Quast, à la tête de l’organisation Equality Now pour la défense des femmes, 500.000 femmes ou filles vivant aux États-Unis auraient déjà été victimes d’excision ou présenteraient le risque de l’être. Et d’ajouter que “la plupart d’entre elles sont nées aux États-Unis et beaucoup n’ont aucune origine africaine”, où cette pratique se veut répandue. Jusqu’ici, un certain nombre d’enquêtes aux États-Unis avaient ciblé des médecins suspectés d’excision, sans avoir jamais conduit à une inculpation.