États-Unis : les listes d’attente pour les dons d’organes profitent de l’augmentation des overdoses mortelles
Alors que les décès par surdose de produits opiacés augmentent dans le pays, les délais d’attente pour les dons d’organes sont en baisse. Les autorités sanitaires y voient une relation de cause à effet.
Un drame pour certains, une aubaine pour d’autres… Depuis quelques années, les États-Unis doivent faire face à une augmentation constante et inquiétante du nombre de décès par overdose, notamment chez les plus jeunes.
Une tendance qui s’est accélérée l’an dernier qui, selon les autorités sanitaires, aurait des effets bénéfiques inattendus sur les listes d’attente pour les dons d’organes.
72 000 overdoses mortelles l’an dernier
Dans sa dernière étude relayée par Vox, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC, centres pour le contrôle et la prévention des maladies) déplore la mort par overdose de 72 000 personnes aux États-Unis en 2017. Une hausse de 10 % par rapport à l’exercice précédent qui confirme une tendance observée depuis plusieurs années.
Le CDC observe notamment une explosion des décès liés au fentanyl, une drogue de synthèse particulièrement dangereuse qui peut tuer très rapidement son consommateur. Les autorités sanitaires ont également remarqué que les victimes étaient de plus en plus jeunes. C’est en rapprochant ces chiffres de ceux de Organ procurement and transplantation network (OPTN) qu’une corrélation a été découverte entre cette hausse des décès liés à la drogue et la baisse du nombre de patients sur les listes d’attente pour les dons d’organes, une première depuis 25 ans.
Des donneurs de plus en plus jeunes
Pour le CDC, cette corrélation n’est pas un hasard. En effet, les victimes des drogues de synthèse sont de plus en plus jeunes. Aussi, la puissance des nouveaux produits implique que les consommateurs meurent malheureusement après un passif de toxicomanie moins long. Leurs organes souffrent donc beaucoup moins et remplissent les conditions nécessaires à une transplantation.
Dernier point soulevé par le CDC, les drogues injectées par intraveineuse sont moins populaires ce qui implique une baisse de la contamination au VIH ou des cas d’hépatites. Aussi, les hôpitaux américains autorisent la transplantation d’organes porteurs de maladies qu’il est possible de traiter. Certains patients reçoivent par exemple des foies touchés par l’hépatite C et reçoivent ensuite un traitement en conséquence.