Etats-Unis : le français Publicis va payer 350 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opiacés
Il s'agit de la première agence de pub à conclure un accord avec la justice.
Jeudi 1er février, le bureau de la procureure de l’Etat de New York annonce qu’une filiale du géant français de la publicité Publicis va verser 350 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opiacés aux Etats-Unis, laquelle a fait des centaines de milliers de morts depuis 1999.
Le communiqué du bureau de Letitia James précise que c’est la première agence de publicité à conclure un tel accord pour son rôle dans cette crise.
Une incitation à la prescription d’opiacés
Dans le détail, tous les Etats ainsi que quelques territoires des Etats-Unis vont recevoir une part de cette somme globale fixée par l’accord avec Publicis Health. Et c’est la Californie qui devrait percevoir la part la plus importante, 34 millions de dollars.
Letitia James précise dans le communiqué que “Pendant une décennie, Publicis a aidé des fabricants d’opiacés comme Purdue Pharma à convaincre les médecins de sur-prescrire des opiacés, alimentant directement la crise des opiacés et causant la disparition de populations dans l’ensemble du pays”.
Les réactions de Publicis Health
Aussitôt, la filiale de Publicis a précisé que les activités en question étaient le fait de l’agence Rosetta, rachetée en 2011 et qui a fermé en 2014. Elle ajoute que “Cet accord de règlement nous permet de clore trois années de discussion, et se conclut par un paiement net de 148 millions d’euros”; et précise que l’accord ne tient pas lieu de reconnaissance de faute ou de responsabilité.
Publicis Health assure encore : “Nous nous défendrons, si nécessaire, contre tout litige que cet accord ne parviendrait pas à résoudre”.
700 000 morts estimées
Autre commentaire, celui affirmant que ce que Rosetta réalisait “pour le compte d’entreprises pharmaceutiques et visé par ce règlement a toujours été parfaitement conforme à la loi”.
D’après les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), plus de 700 000 personnes sont mortes entre 1999 et 2022 des suites d’une overdose relative à la prise d’opiacés, que ce soit consécutif à une ordonnance ou illégalement.