États-Unis : Les agences de renseignement se méfient des produits Huawei et ZTE
FBI, CIA, NSA... toutes accusent les deux géants chinois d'espionnage. Et déconseillent aux citoyens états-uniens de les utiliser.
Pas moins de six agences gouvernementales appellent au boycott des produits Huawei et ZTE. Lors d’une réunion au Sénat il y a quelques jours, leur chef ont fait part de leur méfiance à leur égard.
Chris Wray, patron du FBI, a ainsi déclaré sans ambage : “Nous sommes profondément inquiets des risques de laisser toute entreprise ou organisation à la solde de gouvernements étrangers ne partageant pas les valeurs américaines prendre de l’importance sur le marché des réseaux de télécommunication”.
Huawei, 3e puissance mondiale
Le terme d’espionnage a-t-il été prononcé ? Oui, les deux marques sont soupçonnées, alors qu’elles n’ont pas encore pénétré le marché outre-Atlantique “de modifier malicieusement ou de dérober des informations, voire conduire à une forme d’espionnage non détectée”. Ce n’est pas la première fois que de tels soupçons sont portés, et ils ont pour origine le fait que Huawei a été fondée par un ancien ingénieur de l’armée rouge. Le fabriquant est donc considéré comme lié au gouvernement chinois.
Pourtant pour Huawei, investir ce vaste marché est un objectif primordial. Quand le modèle haut de gamme Mate 10 Pro a été lancé, il devait débarquer chez l’Oncle Sam grâce à un accord avec l’opérateur AT&T. Mais au dernier moment, cet accord était annulé.
Des pressions politiques ?
Le 16 janvier dernier, l’agence Reuters évoquait des pressions politiques à l’origine de la caducité de l’accord AT&T-Huawei. Selon Diane Bertz, Kenneth Michael Conaway, représentant républicain du Texas à la Chambre des représentants depuis 2005, tente d’imposer le Defending U.S. Government Communications Act, un texte prévoyant l’interdiction faite aux employés des organisations gouvernementales américaines d’utiliser des smartphones conçus par Huawei et ZTE.
Quoi qu’il en soit, cette méfiance ne manque pas de piquant quand l’on se souvient que Wikileaks dévoilait en mars 2017 des documents présentés comme internes à la CIA. D’après eux, ils détaillaient les techniques d’espionnage et de surveillance mises en place par l’agence, techniques passant par l’infection de téléphones Apple ou tournant sous Android par des virus.