États-Unis : 70 ans après leur exécution pour le viol d’une femme blanche, sept Afro-Américains sont graciés
Condamnés en 1951 à la peine de mort pour le viol d'une femme blanche, sept Afro-Américains depuis exécutés viennent d'être graciés par le gouverneur de l'État de Virginie.
Sept Afro-Américains exécutés après avoir été déclarés coupable du viol d’une femme blanche ont été graciés à titre posthume. L’affaire remonte à janvier 1949. À Martinsville, ville de l’État américain de Virginie, une femme blanche de 32 ans affirmait avoir été violée par sept hommes noirs. Les forces de l’ordre n’avaient pas tardé à interpeller sept individus semblant répondre aux signalements émis. 20 Minutes rapporte que les suspects avaient ensuite signé des aveux, un élément interpellant à plus d’un titre.
Suspectés d’un viol, des hommes avaient signé de curieux aveux
Les mis en cause n’avaient pas eu d’avocat et ne s’étaient pas accordés sur une seule et même version. Encore plus troublant, plusieurs d’entre eux étaient illettrés, en apparaissant ainsi incapables de lire leurs propres déclarations, du moins celles qui leur étaient attribuées. Malgré tout, ces sept hommes avaient été exécutés sur la chaise électrique en février 1951. Ce n’est qu’en 1977 que la Cour suprême avait décidé de supprimer le systématisme de la peine capitale dans les affaires de viol. La Virginie n’a pour sa part abandonné la peine de mort qu’en février dernier.
I just granted posthumous pardons for the Martinsville seven—young Black men executed 70 years ago after speedy trials by all-white juries.
This is about righting the wrongs of our criminal justice system. I hope it brings some small measure of peace.https://t.co/17fvUFrKKT pic.twitter.com/tuuKnlSmwv
— Governor Ralph Northam (@GovernorVA) August 31, 2021
Exécutés, ils sont graciés à titre posthume pour une justice partiale
Après avoir rencontré les descendants de ceux qu’on l’on avait appelés “les Sept de Martinsville”, le gouverneur de Virginie Ralph Northam a choisi de gracier ces derniers. Non pas “sur la question de leur culpabilité”, a-t-il expliqué, mais en estimant que ces hommes n’avaient “pas eu droit à une justice impartiale”. Le gouverneur, qui a procédé à 604 grâces depuis le début de son mandat en 2018, a ajouté que la couleur de peau de ces personnes avait “joué un rôle indéniable dans leur identification, dans l’enquête et dans leur condamnation”. “Même si on ne peut pas changer le passé, j’espère que cette mesure apportera un peu de paix”, a-t-il conclu.