Essonne : l’IGPN enquête sur la mort d’un motard retrouvé pendu durant sa garde à vue
Après la mort suspecte, début juillet dans l'Essonne, d'un motard retrouvé pendu durant sa garde à vue, une information judiciaire a été ouverte et l'enquête sur cette affaire confiée à l'IGPN.
Le 3 juillet dernier, des policiers d’Arpajon (Essonne) contrôlent Lucas, un motard de 34 ans qui venait possiblement de se rendre coupable d’un sensible excès de vitesse. Placé en garde à vue après un apparent refus d’obtempérer, le trentenaire aura été retrouvé pendu dans sa cellule au début de soirée.
Quelques jours après son décès, observé le 8 juillet à l’hôpital, l’avocat des proches du motard avait porté plainte auprès du procureur de la République en raison d’un trop grand nombre d’incohérences dans le dossier. Pour commencer, ce fameux refus de se soumettre à l’autorité des policiers.
Motard retrouvé pendu en garde à vue : “trop d’incohérences”
Les forces de l’ordre ont ainsi déclaré que le motard avait refusé de s’arrêter et préféré monter sur le trottoir, au risque d’écraser les passants qui s’y trouvaient alors : “On aurait aimé que ces gens soient retrouvés et témoignent”, indique Me Jean Tamalet dans des propos rapportés par Le Parisien. Lucas est finalement interpellé et menotté mais “aussitôt après on l’autorise à appeler sa femme à qui il dit calmement qu’il aura du retard. Cela ne correspond pas à l’attitude d’un homme qui aurait commis un refus d’obtempérer”.
Et alors que sa garde à vue se passe sans encombre, l’homme est une nouvelle fois autorisé, peu avant 20h00, à faire usage de son téléphone portable. Il recontacte sa femme à qui il signifie qu’il passera finalement la nuit au commissariat. Environ quinze minutes plus tard, un fonctionnaire de police qui effectuait sa ronde découvre Lucas pendu, apparemment par les lacets de ses chaussures noués à une bouche d’aération.
“Il n’avait pas de dette, ni de double vie”
Une source judiciaire relate des résultats d’autopsie ne signifiant pas forcément l’usage d’un lacet dans cet éventuel suicide : “L’autopsie dit que le sillon sur le cou, qui ne dépasse pas les 5 mm, peut avoir été aussi bien causé par une chaussette que par un lacet”. Le rapport du médecin du SAMU intervenu sur place a toutefois mentionné un “étranglement avec un lacet”.
L’avocat s’interroge sérieusement sur les circonstances de ce drame alors que Lucas “n’avait pas de dette, ni de double vie”, c’est-à-dire aucune raison apparente de se donner la mort. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire et saisi, fin juillet, une juge d’instruction d’Évry sur cette affaire. C’est à l’IGPN (inspection générale de la police nationale) qu’il en reviendra d’élucider ses mystères.
On apprend enfin que Me Tamalet a de même porté plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction d’Évry pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, “homicide involontaire par manquement à une obligation”, “altération de preuves”, “faux en écriture publique” et “non-assistance à personne en péril”.
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