Espagne : fin du bipartisme, début d’une ère politique nouvelle
La poussée du parti d'extrême gauche Podemos lors des élections municipales et régionales de dimanche en Espagne consacre la fin du bipartisme.
La mouvance des Indignés pourrait remporter les deux principales villes d‘Espagne, Madrid et Barcelone. Une grande victoire pour les partis issus de ces mouvements de ras-le-bol, nés en 2011 à la suite des politiques d’austérité infligées aux Espagnols pour faire face à la crise économique.
Les deux partis traditionnels que sont le Parti populaire à droite, et le Parti socialiste à gauche, ne sont donc plus les seuls à compter sur l’échiquier politique. A six mois des élections législatives en Espagne, ils devront en effet désormais composer avec deux nouveaux partis : Podemos à l’extrême gauche, et Ciudadanos au centre-droit.
Les deux principaux partis perdent du terrain
Lors du scrutin de dimanche, un grand nombre d’électeurs a décidé soit de s’abstenir, notamment à droite, soit de diriger son vote vers les nouveaux partis. Une façon de sanctionner les deux grands partis, accusés d’être gangrenés par la corruption et d’avoir provoqué ou aggravé la crise avec des politiques erronées.
Le Parti populaire et le parti socialiste, même s’ils restent les deux principales forces politiques du pays, ont néanmoins perdu respectivement 2.5 millions et 700 000 voix par rapport aux élections de 2011.
Objectif législatives pour les nouveaux partis en Espagne
Podemos sort renforcé de ces élections. Un an et demi après sa fondation, les listes issues des plates-formes citoyennes soutenues par Podemos, devraient gouverner à Madrid, Barcelone ou Saragosse. A travers elles, Podemos s’impose dans ces grandes villes comme la première force de gauche au détriment du Parti socialiste. Pour son leader Pablo Iglesias,« Barcelone et Madrid sont l’épicentre de la transformation politique et sociale » du pays.
Toujours selon lui, les résultats du scrutin de dimanche prouvent que Podemos pourrait être amené à gouverner après les élections législatives de fin d’année.
Les deux grands partis devront donc se préparer à l’éventualité de ne plus jamais pouvoir gouverner seuls, mais d’en passer par la formation d’un gouvernement de coalition.