Épargne : découvrez les derniers taux du livret A, LDDS et LEP, bonne ou mauvaise surprise ?

Image d'illustration. Livrets d'épargneADN
Les taux des principaux produits d’épargne réglementée viennent d’être actualisés. Du Livret A au LDDS en passant par le LEP, ces ajustements concernent des millions de Français et auront un impact direct sur la rémunération de leur épargne.
Tl;dr
- Chute du taux du Livret A à 1,7 % dès août.
- LEP limité à 2,7 % après intervention gouvernementale.
- Rendement des livrets réglementés menacé par la désinflation.
Baisse inédite pour le Livret A et les livrets d’épargne
Au cœur de l’été, un coup dur s’est abattu sur les titulaires de Livret A : depuis le 1er août 2025, leur taux chute brutalement à 1,7 %, contre 2,4 % auparavant. Ce changement, entériné par arrêté au Journal officiel, concerne aussi d’autres produits réglementés comme le LDDS, laissant quelque 56 millions d’épargnants face à une rémunération revue à la baisse. Concrètement, pour ceux dont le livret atteint le plafond réglementaire de 22 950 euros, les intérêts mensuels passent de 45,9 euros à seulement 32,5 euros – soit une perte sèche de plus de 13 euros chaque mois.
Désinflation et formule réglementaire : un contexte défavorable
Mais comment expliquer une telle dégringolade ? D’abord, il faut se tourner vers l’inflation hors tabac, qui s’est stabilisée sous la barre des 0,9 % au premier semestre. À cela s’ajoute le maintien des taux interbancaires autour de 2,4 %. Appliqués à la formule officielle servant au calcul du Livret A et assimilés, ces chiffres ne laissent aucune marge : la rémunération est mécaniquement tirée vers le bas. À ce titre, la conjoncture actuelle apparaît donc particulièrement défavorable aux produits d’épargne garantis.
Le LEP évite le pire grâce à une décision politique
Pourtant, certains livrets échappent partiellement au mouvement. Le cas du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, illustre bien cette situation. Selon la stricte application de la règle en vigueur, son taux aurait dû tomber à hauteur exacte de l’inflation : soit un maigre 0,9 %. Toutefois, l’exécutif et la Banque de France ont arbitré en faveur d’un maintien relatif du pouvoir d’achat des plus fragiles : « L’objectif est de limiter la baisse de taux de ce livret réservé aux ménages les plus modestes ». Résultat : le LEP recule tout de même à 2,7 %, bien loin des précédents 3,5 %, mais préserve ainsi une attractivité minimale.
Cascade de baisses sur tous les livrets réglementés
La spirale ne s’arrête pas là. Les détenteurs du CEL (Compte Épargne Logement), déjà pénalisés depuis février avec un taux plancher à 1,5 % brut, voient désormais leur rémunération tomber à seulement 1,25 % brut, soit moins d’1 % net après fiscalité. Là encore, difficile d’y échapper : « Le taux des comptes d’épargne logement est égal aux deux tiers du taux des Livrets A… », rappelle la réglementation.
Face à ce panorama morose pour les placements sans risque réglementés – Livret A en tête –, une évidence s’impose : leur capacité à protéger contre l’érosion du pouvoir d’achat s’effrite nettement. Prudence donc pour ceux qui comptaient sur ces solutions pour préserver leurs économies.