Des entretiens de Jean-Michel Blanquer et Christophe Kerrero supprimés de SOS Éducation
L'association SOS Éducation a supprimé deux entretiens du ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et son possible futur directeur de cabinet Christophe Kerrero. Un acte exécuté pour ne pas causer "du tort à ces deux hommes".
Deux jours après la nomination de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’Éducation nationale, un entretien qu’il avait accordé à l’association SOS Éducation a disparu sans explication. Du moins dans un premier temps.
Dans cette interview, rapportent nos confrères de franceinfo, le ministre de l’Éducation nationale expliquait la manière dont il entendait assurer sa mission au poste qu’on venait de lui confier : « Sans aller vers des logiques de privatisation, on peut aller vers des logiques de délégation, qui permettent d’accomplir mieux le service public en responsabilisant davantage les acteurs ».
Entretiens effacés de Blanquer et Kerrero : SOS Éducation assume
Jean-Michel Blanquer n’est pas la seule personnalité dont l’entretien a été effacé de l’association. C’est ainsi également le cas d’une interview donnée par Christophe Kerrero, pressenti pour devenir le directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer.
On a finalement appris par Jean-Paul Mongin, directeur général de SOS Éducation qui s’est exprimé sur le sujet auprès du Figaro, que ni Jean-Michel Blanquer, ni Christophe Kerrero ne sont intervenus dans ces suppressions : « Je n’ai reçu aucune consigne de leur part. J’ai décidé de moi-même d’effacer ces textes, craignant que l’étiquette conservatrice et parfois droitière de SOS Éducation ne cause du tort à ces deux hommes lorsque, par exemple, ils auraient à négocier avec les syndicats d’enseignants ».
Une association présentée comme « proche de l’extrême-droite »
Cette étiquette se comprend possiblement un peu mieux quand Les Inrocks décrivent SOS Éducation telle « une sulfureuse association anti-avortement et proche de l’extrême-droite ». Et si, en 2003, Libération présentait le site de l’association comme renfermant effectivement « des références aux ultralibéraux tendance Reagan, aux mouvements anti-avortement et à la mouvance des évangélistes américains, le tout nimbé d’une proximité assumée avec l’extrême droite », Le Figaro en dresse une image dénuée de ce genre de termes : « [SOS Éducation] réunit des parents, grands-parents et professeurs ayant pour objectif de peser sur les débats éducatifs. Elle défend notamment le retour à des méthodes d’enseignement traditionnelles ».