Énergie : c’est quoi l’hydrogène vert ?
Il y a quelques jours, un groupe britannique de produits chimiques a indiqué vouloir mettre 2 milliards d'euros sur l'hydrogène vert, un investissement à l'échelle européenne.
Au début de la semaine, le groupe Ineos, firme anglaise de produits chimiques et pétrochimiques, annonçait un investissement de 2 milliards d’euros dédié à la production de l’hydrogène vert. Il s’agit selon Ineos du plus grand investissement de ce type à l’échelle du continent.
Jim Ratcliffe, son patron, a ainsi déclaré : “En se lançant dans ce projet ambitieux, notre entreprise démontre qu’elle est déterminée à se positionner parmi les acteurs clés de ce secteur énergétique”. Dans un premier temps, c’est une usine utilisant la technique de l’électrolyse qui va sortir de terre en Norvège. Puis une autre en Allemagne (Cologne) avant une troisième en Belgique, à des puissances différentes. À l’horizon 2031, elles devraient être opérationnelles. La France devrait aussi bénéficier des investissements de la firme britannique.
Comment est produit l’hydrogène en général ?
L’hydrogène est un paradoxe à lui tout seul : extrêmement abondant dans l’univers, il est aussi difficile à isoler car l’atome H est toujours associé à un autre, comme le carbone ou oxygène et il faut rompre les liaisons qui les unissent. À ce jour, deux procédés sont très majoritairement utilisés (95% du volume mindial) pour le produire :
Le reformage
Si ce procédé n’est pas cher, c’est la nature qui paie la plus grande part avec cette technique. Il s’agit d’abord de procéder à une hydrodésulfuration, une technique de raffinage qui s’effectue une fois une poche de gaz identifiée à l’état naturel. Elle consiste à supprimer du gaz le soufre qu’il contient.
Le méthane est ensuite mis en présence d’eau surchauffée, ce qui a pour effet de fragiliser les liaisons qui unissent carbone et dihydrogène (H2). La vapeur d’eau réagit avec le gaz pour former dioxyde carbone (CO2) et dihydrogène. À la fin, le mélange CO2 et H2 est clarifié pour ne garder que le H2.
La gazéification
La pratique la plus polluante ! Du charbon de bois est utilisé, chauffé à très haute température pour casser les liaisons unissant les atomes du méthane présent dans le composé. Le but est que les atomes de carbone et d’hydrogène s’unissent à ceux des gaz du siphon.
Du méthane, on obtiendra du dihydrogène et du monoxyde de carbone.
La production d’hydrogène “vert”
Même si la recherche s’oriente vers la production d’hydrogène via la photosynthèse ou la thermochimie, l’électrolyse est la technique la plus écologique à ce jour car elle se base sur l’eau.
Pour faire simple, rappelons que l’eau (H20) est formée de deux atome H et d’un d’oxygène. Il se trouve que les liaisons unissant H et O sont facilement cassables par le biais de l’électricité. La molécule d’eau devient un ion hydroxyde (OH)- et un proton H+. Les deux réagissent entre eux et produisent du dihydrogène. Et la vapeur d’eau permet une réaction encore plus rapide que l’eau à l’état liquide.
D’un point de vue écologique, il est à noter qu’aucun gaz nocif n’est émis. L’hydrogène est dit “vert” est quand il est produit à partir d’énergie électrique issue des énergies renouvelables (éolienne, biogaz, énergie solaire…).