En quoi le réchauffement climatique impacte l’agriculture française ?
Alors même que des catastrophes naturelles et leurs effets brusques dans plusieurs régions du monde révèlent au jour le jour les conséquences dramatiques du réchauffement climatique
L’on en arrive presque à oublier le premier élément sur lequel ces modifications environnementales ont véritablement de l’impact : l’agriculture. Lentement, silencieusement, mais intensément, acteurs, terres et spéculations encaissent les coups que leur donnent les nouveaux caprices du climat. Et dans tous les camps, l’on s’adapte, de gré ou de force, ou l’on subit. En France, comment réagit-on ?
Réchauffement climatique et agriculture, quel rapport ?
L’expression “réchauffement climatique” est employée pour désigner le phénomène se traduisant par une hausse de la température moyenne mesurée à la surface de la terre. Cette hausse est généralement expliquée par le taux de concentration de plus en plus élevé des gaz à effet de serre émis à travers les activités humaines, dans l’atmosphère. Avec une telle augmentation des températures, le niveau de chaleur, de même que les précipitations, s’en trouvent influencées, entraînant un manque ou un excès de la chaleur ou de l’eau qu’il faut aux plantes pour leur développement. D’après le site Agrizone, la productivité de l’agriculture dans son ensemble est donc le premier élément impacté.
Une productivité qui tangue, entre hausse inattendue et baisse imprévisible
L’agriculture étant la première activité consommatrice d’eau, il paraît évident que tout changement en ce qui concerne la disponibilité de celle-ci conduise à ce qu’elle ne permette plus d’obtenir les mêmes résultats, les plantes étant plus soumises au stress hydrique. A noter que les rendements de blé ont connu une diminution de 5% en l’espace de 30 ans, soit de 1980 à 2010. Du côté du colza, même si des chiffres tangibles ne sont pas encore disponibles, une étude publiée en 2014 sur le site Adame affirme que cette culture subit fortement les affres de la sécheresse en début de cycle, ce qui pourrait avoir tendance à entraîner des pertes, cette période étant celle au cours de laquelle l’implantation a lieu. Mais la tendance engendrée par le réchauffement climatique n’est pas que baissière, comme l’indique d’ailleurs la même étude. Pour la vigne, entre autres, l’on pourrait donc assister à des périodes d’ensoleillement plus favorables au développement des plants, ainsi qu’à des récoltes plus précoces. Cela amène logiquement à aborder le point suivant en ce qui concerne les pans de l’agriculture impactés par le réchauffement climatique, en l’occurrence le calendrier agricole.
Un calendrier agricole bouleversé, et des cultures qui migrent
S’il est vrai que plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, sont nécessaires pour étudier de façon précise les modifications subies par le calendrier agricole, force est de constater que les données actuelles, combinées à celles d’il y a quelques années, permettent déjà de commencer à tirer des conclusions, partielles certes. La vigne est vendangée 20 à 40 jours plus tôt dans certaines zones de production en France, alors que le tournesol pourrait également subir progressivement un réajustement de son cycle. En parallèle au changement du calendrier agricole, une modification de la répartition spatiale des cultures tend également à survenir sous l’influence du réchauffement climatique. Cette migration des cultures s’explique par les pertes de rendement qu’induit le raccourcissement du cycle végétatif, et par les besoins en eau qui sont plus élevés. Elle concerne plusieurs espèces de céréales, dont le maïs, qui se déplaceront progressivement vers le Nord de la France.
Face à ces impacts qu’a le réchauffement climatique sur l’agriculture française, la solution ne se trouverait-elle pas plus dans une réorganisation de la politique agricole nationale, que dans une accentuation des apports en ressources ?