En France, les hépatites B et C ne sont pas assez diagnostiquées
Santé publique France indique que 0,3% de la population adulte en France métropolitaine serait atteinte d'une hépatite B, et dans la même proportion d'une hépatite C.
Mardi, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) regrette qu’en France, “trop de personnes demeurent non testées et porteuses d’infections virales non diagnostiquées”, malgré un large dépistage des hépatites B et C. Ainsi, le taux de personnes de 18 à 75 ans en France métropolitaine porteuses sans le savoir d’une hépatite B ou C chroniques serait de 0,3%, à part égale. Cela représente “environ 135.000 individus pour chacune de ces pathologies”.
Des chiffres sous-estimés ?
Au vu des méthodes utilisées, à savoir auto-dépistage sanguin à domicile et enquête téléphonique, les auteurs du BEH affirment qu’“il convient d’être prudent dans la comparaison de ces estimations”. Et ce, même si les taux apparaissent en baisse par rapport aux évaluations précédentes (0,65% en 2004 et 0,42% en 2011 respectivement). En outre, ces méthodes ne favorisent pas l’estimation liée aux populations marginalisées, tels les usagers de drogues et les SDF, chez lesquels la fréquence de ces maladies est plus élevée que la moyenne.
“Renforcer nos actions de dépistage”
D’ici à 2030, l’OMS souhaite que 9 personnes infectées sur 10 soient diagnostiquées. Le BEH rapporte qu’en France, ce n’était pas le cas (80,6% pour l’hépatite C et à 17,5% pour l’hépatite B). Pour Jérôme Salomon, directeur général de la Santé et auteur l’éditorial de ce numéro du BEH, l’objectif est double : “Il nous faut renforcer nos actions de dépistage […] parmi les populations les plus exposées” à l’hépatite C (usagers de drogues par intraveineuse, personnes nées dans un pays à prévalence élevée d’hépatite C), tout comme “atteindre une couverture vaccinale de 95% pour lutter contre l’hépatite virale B”.
3 500 morts chaque année
Pour rappel, l’hépatite B touche près de 300 000 personnes en France et provoque 1.000 décès par an. Sa forme chronique est à l’origine de plus de 40% des cas de carcinome hépatocellulaire (cancer primitif du foie). Le virus peut être placé sous contrôle de nos jours, mais son élimination n’est pas encore à l’ordre du jour.
Quant à l’hépatite C, elle se transmet avant tout par voie sanguine. Elle est responsable d’environ 20% des cas d’hépatites aiguës et de 70% des cas d’hépatites chroniques, et d’environ 2 500 décès par an. Pourtant, l’arrivée de traitements antiviraux d’action directe permet depuis quelques années de guérir 95% des malades en quelques semaines.