En Espagne, Podemos devient la 2ème force politique
Un sondage fait de Podemos, l'allié de Syriza en Grèce, la deuxième formation politique en Espagne en détrônant le Parti socialiste.
Quel chemin en un an ! Podemos, formation de la gauche radicale issue du mouvement des Indignés est devenue la deuxième force politique en Espagne.
C’est le dernier baromètre du Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), publié mercredi 4 février qui l’affirme. Dans une année riche en scrutins électoraux, le parti de Pablo Iglesias peut légitimement espérer jouer les trouble-fête.
Espagne : Podemos devance les socialistes
Que révèle ce baromètre du CIS ? Si le parti de la droite au pouvoir, le PP, est toujours devant en terme d’intentions de vote (27,23%), c’est maintenant Podemos qui est deuxième avec 23,9%. L’information importante, c’est que ce parti de la gauche radicale devance désormais les socialistes du PSOE qui ne recueilleraient que 22,2% des suffrages si les élections générales étaient organisées maintenant.
En 2015, les occasions seront nombreuses de confirmer ou non cet élan populaire. Dès le 22 mars avec les élections en Andalousie, puis les municipales et régionales en mai, et enfin les élections générales en novembre.
Podemos, une popularité dopée par la victoire de Syriza en Grèce ?
Lors du grand rassemblement qui a réuni des dizaines de milliers de ses partisans à Madrid fin janvier, le leader âgé de 36 ans Pablo Iglesias l’a promis : « Le vent du changement a commencé à souffler sur l’Europe (…) nous gagnerons les élections face au PP ». Comme son allié Syriza en Grèce, Podemos signifie « nous pouvons ». Le parti qui n’était encore rien il y a un an fustige la finance et l’austérité qui auraient laissé le peuple dans une situation « d’humiliation et d’appauvrissement ».
De commun avec son allié outre-méditerranéen, Podemos a cette volonté de lutter contre la Troïka (FMI, Union européenne et Banque centrale européenne) et la corruption, les inégalités. Reste maintenant à confirmer la surprise de mai 2014, quand la formation avait réussi lors du scrutin européen à ravir 1,2 million de voix, et 5 députés. Pour le grand quotidien El Pais, les bonnes intentions recueillies par Podemos découlent d’un assemblage de déçus de divers courants, ce qui lui fait écrire : « On en déduit qu’une bonne partie de ces votes ne sont donc pas idéologiques, mais plutôt un rejet ou une punition face aux autres alternatives ».