En Bolivie, des excréments de lamas utilisés pour purifier l’eau
En Bolivie, sur l'idée d'un professeur d'ingénierie hydrogéochimique britannique, des excréments de lamas ont été utilisés pour purifier l'eau, rendue toxique par des mines abandonnées.
À première vue, il paraît inconcevable de se servir de déjections de lamas pour purifier l’eau. Cette technique, née dans le nord-est de l’Angleterre, a cependant porté ses fruits. D’anciennes communautés minières s’inquiétaient ainsi d’une pollution causée par l’eau s’écoulant des puits désaffectés. En 2002, BBC News rapportait que Paul Younger, professeur d’ingénierie hydrogéochimique à l’université de Newcastle, avait mis au point un système d’absorption d’acide. Ce dernier se présentait sous la forme d’un lit de compostage composé de calcaire et de fumier.
Un système pour assainir des eaux toxiques à l’aide d’excréments de lamas
La technique a été appliquée en Bolivie, où des eaux toxiques s’échappaient de mines d’étain et d’argent abandonnées. La principale mine en cause ici est la Mina Milluni, fermée en 1985. La toxicité ainsi propagée touchait les eaux de la Cordillera Real, dans les Andes, et perturbait l’approvisionnement en eau de la capitale, La Paz. Le professeur Younger explique que “les Andes boliviennes ne disposent pas d’un approvisionnement en matériaux de compostage similaires à ceux qui ont été utilisés avec succès au Royaume-Uni, tels que le fumier de cheval et de vache, avec du paillis d’arbres composté.” D’où l’idée de se servir d’excréments de lama, avec cependant leur lot d’incertitudes : “Cependant, les excréments de lama sont abondants, bien qu’il soit inutile de préciser qu’il n’existe aucune donnée sur leurs performances dans les systèmes d’assainissement du drainage minier acide.”
À la recherche d’autres “bioréacteurs de basse technologie”
Après un essai de cinq mois ayant visiblement été positif (avec notamment une réduction de 16% des sulfates), le professeur Younger cherchait à lever des fonds afin de développer de nouveaux “bioréacteurs de basse technologie”. Que ce soit en Bolivie ou sur d’autres territoires également concernés par une pollution similaire des eaux.