Élevé au rang de pathologie, le perfectionnisme peut nuire aux niveaux personnel et professionnel
L'échec est plus facilement ressenti par les personnes témoignant d'un perfectionnisme prononcé. Mais jusqu'à quel point cette pathologie peut-elle faire souffrir ? La réponse d'un psychiatre.
Être perfectionniste n’est, a priori, pas la pire des maladies, si tant est qu’on puisse considérer cet état comme telle. Alors qu’élevé au niveau de pathologie, c’est plus ou moins de cela dont il est question. Une expérience a été conduite en laboratoire au sein de l’Université York St-John entre un groupe de personnes perfectionnistes et un autre de personnes ne l’étant pas.
Il a été donné à chacun de ces groupes des objectifs spécifiques. Jusqu’au moment où il a été annoncé que le test était truqué, et que de ce fait, personne ne remporterait la victoire. Et si les deux groupes ont malgré tout poursuivi leurs efforts respectifs, les perfectionnistes ont été psychologiquement plus impactés jusqu’à finalement abandonner.
Le perfectionnisme, une “image idéale” n’appartenant pas à la réalité ni au regard d’autrui
Mais comment quantifier la déception d’un perfectionniste ? La question a été posée par Atlantico.fr au psychiatre François Chauchot. Ce dernier rappelle que “le perfectionnisme renvoie à l’image idéale de nous-mêmes, image qui n’est pas celle de la réalité et qui n’est pas non plus celle que certains voudraient nous voir jouer, par exemple, en nous demandant de nous dépasser, de faire ‘plus avec moins’ pour reprendre une phrase à la mode dans certaines organisations.”
Le spécialiste souligne que le fait de vouloir être parfait “entre rapidement en contradiction avec la nature humaine, qui intègre les imperfections dans son fonctionnement global. C’est donc vouloir chasser une part humaine, celle de l’erreur, des limites de chacun, des faiblesses”.
“Pas un défaut” même si pouvant faire grandement souffrir
Au point de provoquer de fâcheuses conséquences. “Le perfectionnisme pathologique fait donc souffrir et peut avoir de graves conséquences personnelles et professionnelles, dans la mesure où le sujet hésite à s’engager dans une action qu’il ne maitrise pas d’emblée totalement et au premier essai”, poursuit le psychiatre.