Egypte : Alaa Abdel Fattah, figure de la lutte anti-Moubarak condamné à 5 ans de prison
Un tribunal égyptien vient de condamner Alaa Abdel Fattah à 5 ans de prison.
Alaa Abdel Fattah, figure emblématique de la révolte anti-Moubarak de 2011 a été condamné par un tribunal égyptien à cinq ans de prison pour des violences qui s’étaient produites lors d’une manifestation non-autorisée. Le militant et ses co-accusés étaient soupçonnés d’avoir attaqué des policiers au cours d’une manifestation en novembre 2014.
Les 24 autres accusés du groupe ont également été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison. Ce verdict tombe alors que les autorités sont accusées de réprimer implacablement toute opposition, islamiste mais aussi laïque et de gauche.
Abdel Fattah soupçonné d’avoir volé un talkie-walkie d’un policier
M. Abdel Fattah était notamment accusé d’avoir volé le talkie-walkie d’un policier. Il avait été condamné en juin à 15 ans de prison, mais le droit égyptien lui accordait un nouveau procès car le verdict avait été prononcé par contumace.
Les 22 détenus, présents dans le box des accusés, ont applaudi l’annonce du verdict, tandis que leurs proches s’effondraient en larmes ou scandaient “à bas le pouvoir militaire“, selon un journaliste de l’AFP.
Trois personnes ont été condamnées par contumace à 15 ans de prison, tandis que les autres ont été condamnés à trois ans de prison. Tous doivent payer une amende de 100.000 livres égyptiennes (environ 11.570 euros).
Depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi est accusé d’avoir instauré un régime bien plus autoritaire que celui de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011.
Egypte : 1.400 morts dans les manifestations
Dans les mois qui ont suivi l’éviction de M. Morsi, plus de 1.400 personnes ont été tuées dans la répression des forces de l’ordre tandis qu’au moins 15.000 pro-Morsi ont été emprisonnés.
Des dizaines de militants laïques et de gauche, qui avaient soutenu l’éviction de M. Morsi avant de s’élever contre les nouvelles autorités, ont également été emprisonnés pour des rassemblements illégaux.