Économie : qu’est-ce que l’inflation ?
Le ministre de l'Economie annonce une inflation qui devrait persister encore de nombreux mois. Mais c'est quoi, exactement ?
“Pas d’amélioration avant la fin de l’année 2022, au mieux”. Bruno Le Maire ne s’est pas présenté devant les caméras de télé le 20 octobre pour rassurer les Français sur les hausses de prix ressenties par une large majorité de consommateurs.
Le ministre de l’Economie a tenu à nuancer son propos : “On n’arrête pas de dire que l’augmentation des prix est transitoire. Tout dépend de ce qu’on entend par transitoire”. La hausse des prix est due entre autres aux pénuries de différentes matières premières, qu’elles soient énergétiques, ou destinées à l’industrie ou à l’artisanat, a-t-il précisé. Et selon lui, ces tensions sont “le seul obstacle à une croissance encore plus forte et dynamique”. Une fois ceci dit, comment fonctionne réellement l’inflation ?
Inflation, une définition
Avant de présenter ses rouages, que signifie réellement le terme d’inflation ? Le dictionnaire Le Robert la définit comme un “Accroissement excessif des instruments de paiement (billets de banque, capitaux) entraînant une hausse des prix et une dépréciation de la monnaie”, et le terme s’oppose à celui de déflation.
En d’autres termes, l’inflation correspond à une hausse globale, et pas seulement du prix de quelques biens et services. Avec le temps, moins de produits peuvent être achetés avec chaque euro (c’est la bien connue “perte du pouvoir d’achat”) et l’inflation effrite la valeur de la monnaie.
L’inflation doit être distinguée de l’augmentation du coût de la vie, qui est l’évaluation du coût moyen des dépenses de consommation des ménages, et ce dans une région précise.
Les causes de l’inflation
Les causes principales sont au nombre de trois :
- la demande : si la demande augmente plus vite que l’offre de biens, les prix augmentent en raison de la rareté des produits ;
- les coûts : l’augmentation des frais qui affecte les entreprises a une répercussion sur les prix des biens et services, lesquels connaissent une hausse à leur tour. Il peut s’agir d’une augmentation, soit de produits importés, soit des coûts de production ;
- la valeur de la monnaie : pour les partisans de la théorie monétariste, il faut prendre en compte la relation entre la masse monétaire en circulation et l’inflation. Ainsi, plus la masse monétaire qui circule est importante, plus les prix augmentent sous l’effet d’une dépréciation de la valeur de la monnaie.
L’inflation n’est pas forcément une mauvaise chose
Dans notre esprit, nous avons tendance à percevoir l’inflation comme un effet négatif. Dans une économie en développement, elle représente une demande de biens qui augmente plus rapidement que l’offre par l’élévation du pouvoir d’achat. De plus, elle allège le coût de la dette et encourage à emprunter. Avec pour conséquence, une stimulation durable de l’économie quand l’emprunt sert à investir.
Mais oui, bien entendu, l’inflation peut pénaliser la compétitivité d’une économie et son commerce extérieur (en cela que les biens d’importation peuvent devenir moins chers que les produits domestiques). Ce que l’inflation pénalise en grande partie, c’est l’épargne. En effet, elle a pour conséquence une perte de valeur des sommes épargnées et vient également diminuer le taux de rendement attendu par l’épargnant.