Drogues : L’inquiétante percée de la cocaïne en France
Le nombre d'intoxication à la cocaïne ne cesse d'augmenter depuis 6 ans.
Les autorités sanitaires tirent le signal d’alarme. Longtemps restée confidentielle, car trop onéreuse, la cocaïne est désormais beaucoup plus accessible. Conséquence directe, les ravages de cette drogue dure augmentent désormais dans l’Hexagone avec une multiplication du nombre d’intoxications légère, mais surtout, une explosion des overdoses graves.
Intoxication en hausse
Ce sont nos confrères du Parisien qui relaient une enquête inquiétante de l’Agence du médicament. Une enquête lancée après avoir constaté que le nombre d’hospitalisations liées à cette drogue augmentait considérablement. En six ans, le nombre d’intoxications liées à la cocaïne a été multiplié par six en France avec un pic de 416 cas en 2016. Le nombre d’overdoses ayant engagé le pronostic vital du consommateur a lui été multiplié par huit sur la même période.
Plus grave encore, le nombre de morts suite à une consommation excessive de cocaïne est passé de 25 en 2010 à 44 en 2015. Pour les spécialistes de l’ASM, ce chiffre devrait être dépassé sur l’année à venir.
Une drogue moins chère et plus qualitative
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse des intoxications. La cocaïne, longtemps réservée à une « élite » est désormais meilleur marché. Son prix ne cesse de baisser depuis le début des années 2000. La qualité de la drogue explique aussi cette situation. Alors que la pureté moyenne était de 27 % en 2011, car la drogue était coupée avec du sucre ou du lait en poudre, elle est désormais de 51 %. Il n’est pas rare lors de saisies de constater un taux de 80 ou 90 %. Qui dit drogue plus pure, dit risque d’intoxication en hausse.
Selon l’ASM, 2,2 millions de Français ont déjà consommé de la cocaïne et 450 000 en prennent au moins une fois par an. Rappelons qu’en plus des risques de dépendance et d’overdose, cette drogue agit sur les vaisseaux sanguins en tant que vasoconstricteur. Elle augmente donc le risque d’infarctus du myocarde ou d’AVC et ce, dès le premier rail.