Doubs : révocation d’un magistrat qui avait proposé sa fille mineure sur des sites libertins
Mardi, le Conseil supérieur de la magistrature a prononcé la révocation d'un magistrat dijonnais après que celui-ci a proposé sa fille de 12 ans sur des sites libertins en vue de rapports sexuels.
Cela faisait déjà un an que ce magistrat dijonnais de 55 ans faisait l’objet d’une interdiction temporaire d’exercer son activité professionnelle. Mardi, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a décidé de sa révocation, soit la sanction la plus lourde pouvant être prononcée dans de tels cas de figure comme noté par France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Cet ancien juge pour enfants avait ainsi passé des annonces sur des sites libertins dans lesquelles il proposait sa fille de 12 ans pour des rapports sexuels.
Il proposait sa fille sur des sites libertins : juste des fantasmes selon lui
C’est en octobre 2019 que l’affaire avait éclaté. Un utilisateur de sites libertés avait signalé la proposition d’un homme quant à la participation de sa fille mineure dans des ébats sexuels. Une enquête avait alors été conduite, incluant des cyber-infiltrations, et le magistrat d’avoir été mis en cause. Une information judiciaire, toujours en cours, avait été initiée à Besançon (Doubs). Celui qui officiait en tant que vice-président du tribunal judiciaire de Dijon, lui accordant la coordination du pôle des affaires familiales, était salué par sa hiérarchie jusqu’ici. Lors de l’audience tenue à huis clos, le prévenu a reconnu les faits, en assurant toutefois qu’il ne serait jamais allé jusqu’aux actes suggérés. Selon le rapport, il n’était ainsi question que de “fantasmes [que le mis en cause] n’aurait jamais concrétisés”.
Un apparent “traumatisme” lié à une précédente affaire
L’avocate du magistrat avait évoqué un “traumatisme” lié l’affaire Bodein, où un multirécidiviste avait été condamné à la perpétuité incompressible après avoir été reconnu coupable de trois meurtres sauvages et de deux viols en 2004. Depuis, son client serait ainsi victime de “stress post-traumatique”, d’où sa requête auprès du CSM de ne pas prononcer de sanction disciplinaire à l’encontre du quinquagénaire. Le représentant de la Chancellerie a souligné que la jeune fille apparaissait sur ces sites dans des “photos suggestives”, avec son visage reconnaissable. Pour le directeur des services judiciaires Paul Huber, le magistrat mis en cause ici a “gravement porté atteinte” à l’intégrité de la justice, ce qui ne pouvait le conduire qu’à son “exclusion du corps judiciaire”.