D’où vient l’expression “se dorer la pilule” ?
Traduisant essentiellement l'action de bronzer, l'expression "se dorer la pilule" peut interpeller de par la mention d'un médicament. Explications.
Dire de quelqu’un qu’il “se dore la pilule” revient à dire qu’il est en train de bronzer, ou plus généralement de se prélasser. L’expression tend même à prêter à cette personne une intention de profiter tout particulièrement d’un moment de quiétude, et l’on est presque ici à la limite d’une médisance voire d’une jalousie. Au-delà de sa signification, cette expression présente une forme étrange. En effet, si l’on peut comprendre que l’on parle de “dorer” quelque chose, un corps en l’occurrence, pourquoi rattacher cette action à une pilule ?
“Se dorer la pilule” : une origine du XXe siècle, mais une construction antérieure
Pour comprendre le sens de “se dorer la pilule”, il convient d’abord de s’attarder sur l’expression “dorer la pilule”. Pendant de nombreux siècles, les pilules utilisées pour soigner les maladies avaient un goût qui n’incitait pas à leur absorption. C’est au XVIIe siècle que les apothicaires avaient fini par avoir l’idée de les enrober. On pouvait soit déposer une mince couche de sucre sur ces médicaments, soit les recouvrir d’une fine pellicule d’or. De ces manières, on évitait également aux pilules de se coller entre elles. C’est au siècle dernier que l’expression est devenue “se dorer la pilule”.
Une première définition bien éloignée du sens actuel
Dans un premier temps, on utilisait l’expression “se dorer la pilule” pour traduire l’idée de se bercer d’illusions, avant que son emploi ne soit généralement observé pour désigner quelqu’un prenant du bon temps à ne rien faire. On notera qu’une autre hypothèse voudrait que l’expression “se dorer la pilule” découle de “se dorer au soleil”, avec une pilule que l’on considèrerait tel le visage.