D’où vient l’expression “Gros-Jean comme devant” ?
Traduisant une désillusion, l'expression "Gros-Jean comme devant" peut interpeler de par sa construction. Cette dernière apparait cependant limpide dès lors que l'on dispose de ses clés.
De nos jours, peut-être l’observe-t-on plus souvent en littérature que dans le langage courant et oral. Dans tous les cas, “Gros-Jean comme devant” est une expression que bon nombre ont sans doute déjà entendue ou lue au moins au moins dans leur vie. Pour commencer, que veut-elle dire ? Si quelqu’un est désigné par cette formule, c’est qu’il est considéré comme une personne qui nourrissait un espoir mais qui s’est retrouvée déçue.
“Gros-Jean comme devant” : une expression popularisée au XVIIe siècle
L’expression “Gros-Jean comme devant” a été popularisée par un certain Jean de la Fontaine, qui l’a ainsi utilisée dans sa fable “La Laitière et le pot au lait”. Cette dernière est la neuvième à apparaître dans le livre VII du second recueil des Fables de La Fontaine. Un ouvrage paru en 1678. Ces informations ne renseignent toutefois pas plus sur la forme de l’expression.
Un rustre ou niais qui n’arrivait pas à mieux
En des temps anciens, un “Gros-Jean” était l’appellation d’un individu rustre ou niais. Quant au mot “devant”, il avait la signification d'”avant”. En d’autres termes, considérer quelqu’un tel “Gros-Jean comme devant” voulait dire que cette personne, pas très éveillée, n’arrivait pas à comprendre une situation même après avoir été informée des données lui permettant de la saisir. Et qu’elle restait donc aussi bête qu’au départ. On retrouve au passage “Gros-Jean” dans une expression encore moins courante à l’époque actuelle, “Gros-Jean en remontre à son curé”. “Gros-Jean” est ici perçu comme un individu dénué de savoir mais qui prétend en apprendre à l’érudit, en l’occurrence un homme d’église.