Dopage sur le Tour de France : « Le sérum physiologique peut permettre de masquer l’usage de certaines méthodes de dopages sanguins »
Alors que plus de 100 millilitres de sérum physiologique et du matériel d’injection a été retrouvés dans certaines affaires personnelles, le secrétaire général de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) s'exprime.
Décidément, cela en devient une habitude : Après chaque Tour de France (ou grande course cycliste), les soupçons concernant le dopage vont bon trains entraînant le plus souvent des enquêtes. Cette fois-ci, du sérum physiologique a été saisi à l’hôtel de l’équipe Arkéa-Samsic. Pour Mathieu Téoran, secrétaire général de l’Agence française de lutte contre le dopage, Il ne suffit pas de saisir des poches de sérum physiologique pour établir une violation, assure-t-il sur l’antenne de franceinfo. Le sérum physiologique peut en effet servir à masquer le dopage sanguin.
Inscrit sur la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA)
Il faut tout d’abord rappeler que le sérum physiologique est inscrit sur la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage. Mathieu Téoran précise : « Il peut permettre de masquer l’usage de certaines méthodes de dopage, sanguin en particulier. Il diminue le taux d’hématocrite [volume de globules rouges], en diluant le sang. Vous augmentez le volume sanguin total, et donc le ratio entre le nombre de globules rouges et le volume total de sang va diminuer. Or, ce ratio est utilisé dans le cadre du passeport biologique pour essayer de détecter, par exemple, la prise d’EPO. Mais le sérum physiologique, on ne va pas le tester, le détecter directement. Justement, il faut le saisir. Il faut avoir des témoignages, des aveux, etc. Des échanges de courriers, par exemple. Le sérum physiologique, comme son nom l’indique, se trouve déjà dans le sang« , tempère le spécialiste. Hier, Arkea-Samsic a annoncé que deux coureurs entendus comme témoins libres, dans le cadre d’une affaire de soupçons de dopage, étaient autorisés à courir, même si l’enquête est toujours en cours.