Disparition des dinosaures : des précisions sur les 24 heures qui ont suivi l’impact avec l’astéroïde
L'étude du cratère d'impact permet aux chercheurs de raconter plus précisément ce qui s'est passé pendant "le jour le plus mouvementé" de l'histoire terrestre.
Lundi, la revue PNAS a relayé une étude conduite par des scientifiques de l’Université du Texas. En analysant les roches issues du cratère de Chicxulub, situé au Mexique dans l’État du Yucatán, ils sont parvenus à établir une chronologie plus précise des heures qui ont suivi l’impact avec l’astéroïde de plusieurs kilomètres de diamètre, et qui a entre autres provoqué la fin des dinosaures il y a 66 millions d’années.
Dès les 5 premières minutes, l’apocalypse
Grâce aux prélèvements effectués sur place en 2016, ils ont ainsi pu étudier “130 mètres de roches d’impact fondues et de brèches déposées dès le premier jour du Cénozoïque”, c’est-à-dire l’ère géologique qui a débuté après l’extinction de la précédente, le Crétacé.
Mais que s’est-il passé avec exactitude ? Sean Gulick, géophysicien et auteur principal de l’étude, débute le récit de ces 24 heures apocalyptiques : “Lorsque l’astéroïde de 12 km de diamètre a percuté la Terre, il a formé un gros trou dans le sol, de 100 km de long et de 40 km de profondeur. Puis, à la manière d’une goutte tombée dans l’eau, la terre est remontée vers le haut et a formé un pic, avant de s’effondrer vers l’extérieur, et de se stabiliser en formant un anneau central. Tout ça dans les cinq premières minutes”.
La puissance dégagée par l’impact, équivalente à 10 milliards de bombes de type Hiroshima, a d’abord provoqué un tsunami gigantesque, et une vague de chaleur qui a tout brûlé sur son passage, sur un millier de km à la ronde. Durant ces première minutes, “les socles rocheux fluidifiés ont formé un anneau de collines”, rapidement recouvertes par une quarantaine de mètres de matière fondue et de brèches, rapporte Numerama.
Puis, l’océan reprend ses droits
Moins de 60 minutes après impact, “les eaux de l’océan [inondent] le profond cratère par une échancrure nord-est”, ajoutant à cette occasion près de de 100 mètres supplémentaires. Et en 24 heures, le tsunami avait “déposé des matériaux provenant de rivages lointains, notamment du charbon”. Ce dernier, ajouté à l’émission d’aérosols de sulfates résultant des incendies, a favorisé “un refroidissement planétaire et à l’obscurité post-impact”.
Pour ces chercheurs, l’études forages a permis “l’enregistrement le plus complet et le plus étendu des conséquences immédiates de l’extinction Crétacé-Paléogène à ce jour”.