Directive européenne : la lavande possiblement classée comme plante dangereuse ?
Anti-inflammatoire et apaisante, la lavande pourrait disparaître des paysages et être classée dans la catégorie "produits chimiques"…
Les lavandiculteurs de la Drôme sont très inquiets, leurs huiles essentielles de lavande pourraient -dans le cadre d’une réglementation européenne qui devrait être votée en fin d’année- passer dans la catégorie “produits chimiques”, stoppant la commercialisation de leur production très prisée dans les cosmétiques mais à terme, toutes les huiles essentielles seraient menacées par cette réglementation européenne.
Plante emblématique du département de la Drôme qui colore de ses belles couleurs les paysages, ses molécules -comme le linalol- pourraient provoquer des irritations ou des allergies.
On a l’impression de devenir des assassins
Pour le président du syndicat des Plantes à parfum, aromatiques et médicinales de France et producteur de lavandes dans le Vercors, Alain Aubanel, l’inquiétude est de mise comme il l’explique sur France bleu : “Ils veulent que toutes les molécules soient analysées avant d’être mises sur le marché pour vérifier qu’elle ne sont pas allergènes, cancérigènes, ou qu’elles ne sont pas des perturbateurs endocriniens. Mais le problème, c’est qu’ils réfléchissent molécule par molécule, alors que dans les huiles essentielles de lavande par exemple, il y a plus de 600 molécules ! Mais ils refusent de considérer les huiles essentielles comme une substance globale“.
Une productrice à Montguers et présidente de la coopérative France Lavande, se dit attristée : “On a l’impression de devenir des assassins avec notre production, alors qu’on s’est toujours soignés avec ça ! Si on ne peut pas faire de lavande qu’est-ce qu’on va faire d’autre ? Nous, les lavandiculteurs de montagne, on a de petites parcelles pentues, si on ne peut pas faire de lavande, je ne vois pas ce qu’on va pouvoir faire d’autre“, assure-t-elle.
Notez que la filière de la lavande représente 2 500 producteurs, 130 distilleries, et 300 entreprises qui interviennent dans les secteurs de la parfumerie, la cosmétique, l’aromathérapie.