Un directeur de prison jugé pour homicide involontaire
En 2004, un homme a été tué dans sa cellule à la prison de Nancy par un co-détenu. Sa mère a porté plainte contre le directeur de la prison.
Johnny Agassuci, 25 ans, était placé en détention provisoire à la prison de Nancy dans l’attente de son procès pour trafic de stupéfiant. Le 24 août 2004, il a été violemment frappé et étranglé à mains nues par son co-détenu Stéphane Simonet. L’homme a été condamné à 27 ans de prison pour ce meurtre. Mais la famille de sa victime a également porté plainte contre le directeur de la prison, Stéphane Scotto car l’homme purgeait une peine pour actes de torture et de barbarie.
Le directeur de l’établissement “a mis dans la même cellule un détenu très jeune, très fragile, et un psychopathe patenté”, déclare les avocats de la famille. Le meurtrier “présentait un profil particulier de dangerosité, son parcours pénitentiaire au sein de plusieurs maisons d’arrêt étant émaillé d’incidents démontrant sa grande agressivité.”
Un procès qui s’annonce difficile
Stéphane Scotto a donc été mis en examen, puis a bénéficié d’un non-lieu qui a finalement été annulé. Son dossier a donc été renvoyé en correctionnelle. “A ma connaissance un tel procès est une première”, explique l’avocate du directeur. Son client avait à l’époque un travail compliqué du fait de la vétusté de l’établissement (qui a depuis été détruit) et qui était surpeuplé. “Au-delà des faits, le débat sur le terrain juridique sera âpre, car l’homicide involontaire n’est pas un délit facile à caractériser et, à notre sens, les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas réuni.” Il risque 5 ans de prison.