Le directeur du ballet de l’Opéra de Lyon condamné pour avoir congédié une danseuse devenue mère
Yorgos Loukos a été condamné à six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende.
Yorgos Loukos, 67 ans, a été jugé coupable jeudi de “discrimination au travail” et de “harcèlement” par le tribunal correctionnel de Lyon.
Le directeur du ballet de l’Opéra de Lyon avait demandé le non-renouvellement du contrat d’une danseuse, Karline Marion, à son retour de maternité. Les faits remontent à 2014, elle était alors âgée de 34 ans.
Le non-renouvellement du contrat
Le tribunal correctionnel l’a condamné jeudi à 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 5.000 euros. Mais aussi, au versement de 20.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante, ainsi qu’à 4.000 euros destinés au syndicat des artistes musiciens professionnels de Lyon, qui était partie civile dans cette affaire.
Il y a 3 ans, Karline Marion est alors en CDD à l’Opéra de Lyon pour la 5ème année consécutive, un contrat qui devait se muer en CDI la 6ème fois. Mais alors qu’elle revient de congé de maternité, elle apprend que ce contrat n’est pas renouvelé.
“Faiblesse physique et stylistique”
Le directeur, à la ville de Lyon, justifie ce non-renouvellement par une “Faiblesse physique et stylistique”. Mais quelques jours après, elle enregistre à l’insu de M. Loukos un rendez-vous avec lui. Il lui explique : “Je pense que si entre 29 et 34 ans tu as fait pas mal mais pas beaucoup, c’est pas entre 35 et 40 que tu vas faire plus, en plus avec un enfant”.
Plus tard, il lâchera : “Tu peux rester à Lyon pour faire ta gym et t’occuper de ton truc”, après que la danseuse a évoqué un déplacement avec la troupe. “Truc” désignant son enfant.
Devant le tribunal, le directeur s’est expliqué : “Il y a 14 filles dans la compagnie, dix ont des enfants et ça ne pose pas de problème”. A l’issue du jugement, il a évoqué une décision “ridicule”, arguant qu’à chaque saison artistique, des danseurs qui sont jugés moins performants doivent quitter la troupe.
Quant à Karline Marion, elle a eu “le sentiment d’avoir été entendue” à la suite d’“un chemin difficile et long”.