Dijon : la justice annule le prénom Jihad donné à un nouveau-né
Vendredi, le tribunal de Dijon a annulé le prénom Jihad donné à un nouveau-né, estimant ainsi que l'appellation avait une "acceptation péjorative". L'enfant s'appelle désormais Jahid.
Après bientôt un an de procédure, cette affaire semble avoir trouvé son dénouement. Vendredi, le tribunal de Dijon (Côte-d’Or) a ainsi annulé le prénom Jihad donné à un nouveau-né en novembre dernier. À l’époque, la mairie de la commune avait saisi la justice familiale dans ce but. Cité par Le Parisien, le procureur de la République de Dijon Éric Mathais avait alors expliqué le pourquoi de cette démarche : « Même si le prénom de Jihad ou Djihad est un prénom attribué dans le monde arabe et qui signifie […] : combat sacré; guerre sainte; travail; effort et qu’il peut donc avoir un sens positif, il n’en demeure pas moins que dans l’opinion publique et au vu du contexte terroriste actuel, ce prénom est nécessairement associé aux mouvements islamistes intégristes ».
Si le prénom Jihad était refusé, la mère entendait appeler son enfant Jahid
Le parquet redoutait que l’enfant ainsi prénommé ne fasse l’objet d’« une stigmatisation, voire [de] moqueries ou [de] remarques désobligeantes ». Auprès du Bien public, la mère du bébé avait alors déclaré que si Jihad était refusé par la justice, elle « échangerait deux lettres » au prénom pour obtenir « Jahid ». En avril 2018, un couple de Haute-Garonne avait procédé de la sorte.
Vendredi, le tribunal de Dijon a donc refusé ce prénom car celui-ci revêt une « acceptation péjorative ».
L’appel n’était pas exclu par la mère
« Le tribunal n’accepte pas ce prénom car il considère qu’il peut être nocif pour l’enfant et de nature à lui poser des problèmes », a ajouté le parquet soulignant avoir pris en compte « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Ainsi, « le prénom Jihad, qui a une acception péjorative car associé à des mouvements islamistes, est remplacé par le prénom Jahid qui, en arabe, a la même acception d’effort, de courage » sans afficher une association à la guerre. Reste à savoir si ces justifications ont satisfait la mère de l’enfant, laquelle avait en effet indiqué l’an passé qu’elle envisageait de contester un refus devant la justice si les motivations présentées ne lui « convenaient pas ».