Une détenue fichée S pourrait être libérée à cause d’un courrier envoyé en retard
Farida B., en détention provisoire pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste», pourrait être remise en liberté à cause d'un vice de forme.
Voilà une affaire qui risque de susciter la polémique en cette période d’état d’urgence. Une femme, placée en détention provisoire à la prison de Lyon-Corbas et faisant l’objet d’un fichier S, pourrait bien être libérée à cause d’un vice de forme portant sur un simple fax mal envoyé selon les informations du Progrès.
Le fax ne passe pas
Farida B., 36 ans, est actuellement maintenu en détention pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste » et pourrait donc retrouver la liberté, car son dossier comporte une faille. Son avocate Me Florence Vincent, précise en effet qu’elle n’a pas reçu dans les temps (soit le 6 septembre) la convocation à une audience de la jeune femme qui s’est déroulée le 14 septembre.
Le jour de l’envoi du fax, la machine n’a rien voulu savoir et la convocation a dû être envoyée par pli recommandé pour arriver finalement le 8 septembre. Le délai légal de 5 jours ouvrés avant l’audience n’était alors pas respecté.
Une fratrie de djihadistes présumés
L’avocate de la djihadiste présumée n’a donc pas eu à se rendre à l’audience et le juge s’est vu contraint de remettre en liberté Farida B.. Le parquet de Paris a immédiatement fait appel de cette demande de remise en liberté. La décision doit-être rendue dans la journée.
En attendant, les autorités sont sur le qui-vive, car la détenue jouit d’un lourd environnement familial. Trois de ses petits-frères seraient actuellement en Syrie et font l’objet de mandats d’arrêt. Deux autres sont incarcérés pour le même motif que leur sœur avec qui ils avaient été incarcérés en septembre 2014.
Des gilets pare-balles et une kalachnikov avaient été retrouvés au domicile de la suspecte. Des écoutes téléphoniques indiquaient que la suspecte et ses frères étaient à « la recherche d’autres armes pour frapper une soirée du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ».