Les produits chimiques coûtent chers en matière de pollution et de santé
Un rapport publié ce mercredi par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement révèle que l'utilisation toujours plus massive des produits chimiques implique des coûts de plus en plus importants au niveau de la santé et de la pollution.
Le directeur du PNUE, Achim Steiner, explique qu’un grand nombre de nations, notamment émergentes, sont de plus en plus dépendantes des produits chimiques tels que les engrais, les produits électroniques et plastiques. Il ajoute de plus que les maladies et la pollution liées à la production, l’utilisation puis l’élimination des produits chimiques peuvent fortement entraver le développement des personnes concernées en affectant entre autres la sécurité alimentaire, les ressources d’eau, le bien-être ainsi que la productivité.
La gestion plus que mauvaise des produits chimiques (de la production au traitement des déchets) aurait causé selon le rapport plus de 235 milliards de dollars de pertes mondiales. La majeure partie de ces coûts n’est d’ailleurs pas à la charge des industriels mais à celle des particuliers et des systèmes de santé. Le PNUE lance donc un cri d’alarme et appelle les différents gouvernements ainsi que les industriels à agir rapidement. Quant aux coûts liés à des empoisonnements par des produits chimiques dans le sub-Sahara ils dépassent désormais les aides au développement versées chaque année à cette région du globe pour la santé (SIDA notamment). Les frais de santé liés à des empoisonnements par pesticides dans les petites exploitations pourraient alors s’élever à 90 milliards à l’horizon 2020.
La pollution de l’eau a quant à elle provoqué près de 634 millions de dollars de dégâts dans les nombreux élevages de poissons en Chine. Et même si des progrès ont notamment eu lieu ces dernières années dans la gestion des produits chimiques, le PNUE indique que le rythme des progrès reste trop lent et que les résultats sont pour la plupart très insuffisants. Le rapport démontre également que, sur les quelques 140 000 produits chimiques vendus aujourd’hui, seulement une infime partie a réellement été évaluée pour déterminer les effets sur l’environnement et la santé.