Des mouches vectrices de la grippe aviaire préoccupent des scientifiques au Japon
Selon une recherche récente publiée dans Scientific Reports par l'Université de Kyūshū au Japon en mai dernier, certaines mouches seraient porteuses du virus de la grippe aviaire. Quels pourraient être les risques associés à cette découverte ?
TL;DR
- Des chercheurs japonais découvrent une possible nouvelle voie de transmission de la grippe aviaire via des mouches bleues.
- Les mouches ingèrent le virus d’oiseaux morts infectés ou de leurs excréments et restent infectieuses pendant deux jours.
- Les chercheurs développent des outils basés sur l’IA pour prédire ce potentiel mode de contamination.
La grippe aviaire pourrait être vectrice par les mouches
Des scientifiques de l’université de Kyūshū, au Japon, ont fait une découverte potentiellement révolutionnaire. Le virus de la grippe aviaire a été identifié dans plusieurs mouches bleues (ou mouches à viandes), connues pour leur propension à être attirées par la chair en décomposition et les excréments.
Cette découverte, publiée le 4 mai 2024 dans la revue Scientific Reports, suggère une possible nouvelle voie de transmission du virus.
Un virus présent chez les mouches: une découverte troublante
C’est dans le sud du Japon, plus précisément dans la région d’Izumi, que ces résultats ont été obtenus. « Nous avons été informés de l’infection des grues et nous avons dû agir rapidement », explique Ryosuke Fujita, premier auteur de l’étude.
Des tests ADN sur les mouches à viande ont révélé la présence du virus et ont permis d’établir un lien avec les grues infectées.
Les mouches, un potentiel propagateur du virus
Selon les chercheurs, les mouches ingèrent le virus d’oiseaux morts infectés ou de leurs excréments. Le virus reste infectieux pendant deux jours après l’ingestion.
« Nous étions particulièrement intéressés par une espèce de mouche à viande, Calliphora nigribarbis, car, contrairement à d’autres espèces, elles sont actives en hiver, qui coïncide avec le pic de la grippe aviaire », précise Ryosuke Fujita.
Vers une meilleure gestion de la propagation du virus
La compréhension et le contrôle de la grippe aviaire est de la plus haute importance. « La grippe aviaire cause des dommages considérables à la faune, à l’industrie avicole et présente un risque important pour les humains travaillant en étroite collaboration avec le bétail », avertit le chercheur.
Ces travaux sont précieux et d’autres outils, notamment basés sur l’IA, sont actuellement développés pour prédire le risque de ce potentiel mode de contamination.
Ainsi, protéger et améliorer la santé animale et humaine passe également par une meilleure connaissance des modes de transmission des virus, comme celui de la grippe aviaire. Cette découverte, si elle est confirmée, pourrait changer la donne dans la lutte contre cette maladie.