Des hommes sur Mars : selon la Nasa, c’est possible mais compliqué
L'agence spatiale américaine a levé le voile sur la stratégie qu'elle souhaite déployer pour envoyer des astronautes sur Mars. Si le défi est possible, il sera néanmoins difficile à mettre en oeuvre.
Curiosity, le rover envoyé par la Nasa pour explorer Mars, est une source de renseignements précieux sur la composition de la planète rouge, sa géographie et même sur la présence d’eau. Si tout cela est bien tangible, il reste qu’aucun humain n’a encore foulé le sol de planète. Et si la fiction retranscrit plus ou moins fidèlement la réelle possibilité technique d’y envoyer des astronaute, la réalisation d’un tel exploit est encore assez lointaine.
Mission humaine sur Mars : une stratégie en 36 pages
Attention, pour la Nasa, c’est un objectif qui reste “réalisable”. Dans son rapport de 36 pages, elle précise que “Vivre et travailler dans l’espace nécessite d’accepter des risques mais cela en vaut la peine”. Charles Bolden, qui préside aux destinées de l’agence, évoque même qu’elle “n’a jamais été aussi près d’envoyer des astronautes américains sur Mars”. Mais quels obstacles sont à surmonter pour y parvenir ?
Dans un premier temps, parlons des hommes qui feront le voyage, et qui sera long : aussi longtemps en état d’apesanteur, les astronautes voient leur densité osseuse et masse musculaire vont fortement diminuer, affaiblissant le système immunitaire. Et que dire des radiations cosmiques, qui augmentent de manière significative le risque de développer un cancer ?
Des obstacles techniques et financiers
Passons à la navette : pour l’heure, il faut développer un système de propulsion solaire qui n’existe pas encore, tout comme un nouveau moyen de le poser sans encombres sur le sol martien. Mais aussi, faire preuve d’ingéniosité pour permettre à ces hommes de vivre sur place. Si “Surmonter tous ces défis sera essentiel pour pouvoir effectuer un voyage sur Mars”, 3 phases sont prévues. D’abord, deux hommes l’un américain l’autre russe, vont rester un an à bord de la Station spatiale internationale pour déterminer les effets sur leur organisme d’un long séjour. Ensuite, les futurs voyageurs doivent apprendre à devenir indépendants et pour ce faire, la prochaine décennie verra plusieurs missions lunaires être mises en route.
Enfin, la Nasa devra si elle veut partir sur Mars, être en mesure de transporter des charges impressionnantes, rôle dévolu au nouveau moteur solaire et sans combustible. Il sera testé prochainement dans une mission visant à aller chercher un rocher se trouvant sur un astéroïde “proche”, pour au final le placer en orbite autour de la Lune.
Et le coût total ? Pour Lamar Smith, le président républicain de la commission de la science et de l’espace de la Chambre des représentants, le souci est que “ce plan ne contient pas de budget, ni calendrier ou date”. Mais il pourrait être, on s’en doute, astronomique, de l’ordre de mille milliards de dollars. John Rummel, scientifique du programme SETI Institute, estime quant à lui que le rapport de 36 pages est assez vide et compte des “trous curieux”. Par exemple, il n’est fait mention nulle part des capacités d’alimentation des hommes pendant le long voyage de 3 ans aller et retour.