Des fourmis piégées dans un bunker nucléaire se sont dévorées entre elles pour survivre
En Pologne, des chercheurs ont découvert que des fourmis piégées dans un bunker nucléaire des années durant s'en sont remises au cannibalisme pour assurer leur survie.
Tout a commencé en 2013 et dans l’ouest de la Pologne, quand des scientifiques ont découvert une colonie de fourmis dans un bunker nucléaire. Des insectes qui s’étaient retrouvés ainsi pris au piège après être vraisemblablement tombés d’un tuyau de ventilation. Ces chercheurs ont estimé cette colonie à un million d’êtres. Leur avenir apparaissait cependant compromis car ces fourmis étaient toutes des fourmis ouvrières, en plus de n’avoir pas accès à de la nourriture et à de la lumière et d’évoluer dans un espace étroit.
Des fourmis piégées des années dans un bunker nucléaire sans reine
Quelques années plus tard, les scientifiques, appartenant à l’Académie polonaise des sciences de Varsovie, ont observé que ces fourmis étaient toujours présentes. Un constat qui a motivé une étude pour tenter de comprendre comment ces insectes sont parvenus à rester en vie, qui plus est aussi longtemps. Ouest-France rapporte les conclusions de ces recherches, publiées (en anglais) dans le Journal of Hymenoptera Research. Il est principalement apparu que les fourmis avaient survécu grâce à l’arrivée d’autres fourmis dans des circonstances similaires, mais aussi en se nourrissant des cadavres de leurs congénères.
Le cannibalisme vérifié mais pas inédit chez ces insectes
Afin de vérifier l’hypothèse du cannibalisme, des cadavres de fourmis ont été récupérés par les auteurs de l’étude. 93% de ces corps ont présenté des déchirures à l’abdomen et des traces de piqûres, attestant que ces fourmis avaient été dévorées par d’autres. Le professeur Wojciech Czechowski, pour qui ces recherches permettent de mieux saisir “la bonne adaptation des fourmis aux habitats marginaux ou aux conditions peu optimales”, rappelle que le cannibalisme chez les fournies n’est pas un phénomène nouveau. Quand les protéines se raréfient au printemps, les fourmis s’affrontent ainsi entre elles et les vainqueurs consomment les vaincus. Ces marques de supériorité permettent également de délimiter le territoire des fourmis survivantes.